Le camouflage est un élément essentiel dans la photo animalière. Et ce, quel que soit le mode d’approche que vous choisissez. Une billebaude ou un affût sans camouflage c’est presque à coup sûr aller sur un échec. Car, notre silhouette de bipède est bien trop identifiable pour la faune !
Les généralités
Le principe de base du camouflage c’est de pouvoir se rendre invisible ou tout du moins de se faire le plus discret possible.
Pour cela il existe divers artifices et matériels. Mais avant tout, il faut déterminer ce qui va trahir notre présence, car il n’y a pas qu’un seul facteur à prendre en compte. Et, en fonction des animaux que nous allons rencontrer certains critères vont avoir plus d’importance que d’autres.
Parmi les 5 sens, il y en a trois qui permettent aux animaux de repérer un danger :
l’odorat
l’ouïe
la vue
Bien sûr, chacun de ces sens n’a pas la même acuité en fonction des animaux. Aussi, pour les oiseaux,l’odorat aura moins d’importance que la vue pour repérer un danger. Mais pour le renard son flair est infaillible ! Le chevreuil lui est aux aguets au moindre bruit. On constate donc que le camouflage ne consiste pas uniquement à porter des vêtements camo. Il faut aussi limiter son impact olfactif et bannir les parfums mais aussi les gels douche et les lotions après rasages trop parfumées ! Et tout cela en faisant le moins de bruit possible. Voilà un sacré défit à relever.
Quel camouflage choisir?
Là encore pas de réponse unique, le camouflage peut être light ou très sophistiqué. Mais avant tout il doit être adapté à l’affût que souhaitez réaliser.
Version light
J’utilise ce type de camouflage régulièrement. En réalité, je déteste m’encombrer. Alors bien souvent je me contente de vêtements camo, d’un trépied, un filet de camouflage et un simple morceau de tapis en mousse (tapis fitness 1er prix) pour s’assoir au sec. Il ne faut surtout pas négliger le confort en affût. Pensez que l’attente va durer plusieurs heures. Alors si pour vous le siège est indispensable et bien prenez-le !
Rien de plus simple qu’un affût derrière son filet de camouflage :
Il existe toutes sortes de vêtements pour se camoufler. Ce qui importe c’est de masquer chaque cm de peau. Le visage, les mains, les cheveux (surtout s’ils sont gris) sont extrêmement visibles. Donc les gants, une cagoule et une casquette sont des ustensiles indispensables! Pour les régions avec de la neige il faut prévoir une tenue pour l’hiver dans les tons blancs.
La Ghillie suit est un équipement d’une redoutable efficacité. Il y en a de différentes sortes. Mais il y en a une que j’aime bien car elle combine plusieurs avantages. C’est la ghillie 3D
Elle ne coûta par cher, on peut en trouver à partir de 30€. On peut la porter par dessus des vêtements standard et elle est très légère ce qui est un atout quand il fait très chaud ! Le seul inconvénient c’est que c’est fragile et qu’il vaut mieux éviter de passer un roncier avec…. Avec cet équipement, pas besoin de s’encombrer de filet de camouflage, ou bien juste un petit morceau si vous avez un trépied à masquer.
Dans le même esprit, vous pouvez opter pour la tenue fantôme des bois de chez JAMA . C’est une sorte de grand pancho qui camoufle à la fois le photographe et le matériel.
Improviser
Il y a des billebaudes qui se terminent parfois en affût. Et dans ce cas, il n’est pas toujours possible de positionner un filet. Alors il faut improviser. Sur la photo suivante, j’ai utilisé le trépied avec un petit filet écharpe et du foin. Cette technique m’a permis de rester un bon moment avec un renard en mulotage.
Version sophistiquée
Sophistiquée est un bien grand mot !
Disons plutôt que cela concerne les affûts fixes et les tentes affût.
Pour les affûts fixes, cela va du simple filet qui restera en place plusieurs semaines voire plusieurs mois à des affûts construits en ‘dur’ type cabane. L’avantage de ces affûts c’est que la faune va s’habituer à leur présence. Mais cela nécessite d’avoir en amont, fait du repérage, pour le positionner au bon endroit !
Les tentes affûts sont quand à elles un bon compromis. Elles sont plutôt légères et permettent de se protéger quand les conditions météo sont défavorables. Dans une tente affût on dispose aussi de plus de latitude pour bouger, déplier les jambes. Ce qui est très appréciable pour les longues cessions. Et pour photographier les oiseaux farouches comme les pics ou le martin pêcheur c’est un véritable atout !
Maquiller son affût
Pensez tout de même que ce camouflage est relativement imposant. Donc pour éviter de se faire repérer, je vous conseille d’y ajouter quelques artifices de décoration. Bien sûr il n’est pas nécessaire d’arracher toute la végétation autour pour cela. Voici deux exemples de maquillage de ma tente affût. C’était à l’occasion de séances photos à proximité d’un terrier de renard.
Dans le champ, les céréales ont été moissonnées et il reste les rouleaux de paille. J’ai adossé ma tente à un rouleau. Je l’avais recouverte avec un filet en mailles de couleur sable.( il n’apparait sur la photo car je l’ai prise alors que j’avais commencé à démonter l’affût). Ensuite, j’ai récolté quelques tiges de paille qui restent toujours au sol pour casser la forme de la tente.( là encore il y avait plus de tiges avant le démontage). L’idée c’était que ma tente soit perçue comme un rouleau de paille et se fonde dans le décor.
Ce maquillage a très bien fonctionné, les renards sont venus très près et sans les déranger.
Quelques jours plus tard, les rouleaux n’étaient plus là. Alors, pas question de planter l’affût tout seul au beau milieu du champ. Donc, je l’ai repositionné le long de la haie. Avec, cette fois, un maquillage qui correspond à la végétation environnante. Je coupe les fougères (il ne faut pas arracher) et en fin de cession je les mets de côté pour les réutiliser la fois suivante.
Adapter le camouflage et l’affût à son sujet
Comme nous l’avons vu précédemment, le camouflage est primordial en photo animalière. Mais ça ne suffit pas. Il faudra aussi adapter l’affût à l’animal que l’on souhaite photographier.
De préférence il faut se positionner au niveau de son sujet. Alors, n’imaginez même pas essayer de photographier une hermine dans la neige, confortablement installé dans une tente affût !
Non non, là il faudra passer par un affût couché. Cette position allongé sur le ventre est particulièrement inconfortable pour le dos et les cervicales. Alors mieux vaut prévoir un bon tapis et aussi un petit coussin à positionner au niveau de la poitrine pour se caler au mieux. Et, si cela ne suffit pas on peut s’accorder de rouler doucement sur le côté pour faire une pause avant de se remettre en position.
En conclusion
Vous l’avez compris, il n’y a pas qu’un seul type de camouflage ni un seul type d’affût.
Il faudra vous adapter à la saison, à l’environnement et aussi à l’espèce choisie. Mais, une fois toutes ces conditions réunies, vous aurez peut-être la chance d’assister à de belles scènes de vie que nous offre la faune sauvage.
Le piège photo, le terme est un peu brut. Mais, ce n’est ni plus ni moins qu’une caméra de surveillance. C’est un outil très intéressant car il permet d’obtenir beaucoup de renseignements sur la faune sauvage sans pour autant la déranger.
Quel piège photo choisir?
Voilà une question à laquelle il n’est toujours facile de répondre. En effet, il existe toutes sortes de pièges photos. Les modèles sont nombreux et les prix vont de 50€ à 500€!
Les modèles les plus sophistiqués et les plus chers filment en 4K et sont connectés. Bien sûr, cela nécessite d’avoir une carte Sim et un abonnement auprès d’un opérateur téléphonique. Donc, une fois la carte Sim insérée dans le boitier, vous recevrez en direct, sur votre téléphone portable, les vidéos capturées par la caméra.
En fait, pour bien choisir son piège photo, il faut avant tout analyser son besoin et se poser certaines questions :
Qu’est ce que je veux faire avec la caméra?
A quoi vont me servir les vidéos, comment je veux les exploiter?
Est-ce que je vais poser la caméra près ou loin de chez moi?
Le lieu où je vais mettre la caméra est-il sûr ou non?
Est-ce que je laisse ma caméra la nuit?
Voilà bien des questions auxquelles il faut apporter une réponse et qui vont conditionner votre choix.
Caméra et vidéos, pour faire quoi?
Si je veux un piège photo c’est pour en savoir plus sur la faune qui nous entoure. Grâce à ce matériel je vais pouvoir en apprendre quels sont les animaux qui fréquentent une zone. Mais aussi connaître leurs heures de sorties et voir si leurs passages sont réguliers ou aléatoires.
Une fois ces vidéos ou images collectées il faut savoir ce qu’on va en faire. En effet, si je veux juste recueillir des informations, une caméra basique va convenir. Par contre si le but final c’est de faire du montage pour créer un film de qualité, il faudra se diriger vers un modèle qui fournit des images avec une bonne résolution et aller plutôt sur des modèles 4k. N’allez toutefois pas croire qu’un modèle basique ne permet pas d’exploiter les images, mais le type de film obtenu sera plus pour une diffusion qui se limitera aux réseaux sociaux.
Caméra dans un lieux proche, lointain, sûr ou non?
Si le lieu n’est pas sûr et que vous craignez que la caméra soit volée ou cassée, alors oubliez tout de suite les modèles à 500€ !
Si vous posez le piège photo loin de chez vous et que vous ne pouvez pas aller le relever souvent, les modèles connectées peuvent être intéressants car ils permettent d’avoir les images sans se déplacer.
Caméra en poste la nuit?
A 99% la réponse est oui. Et donc il faut être vigilent sur choix du modèle.
L’éclairage se fait avec des LED et il est important que la lumière ne perturbe pas la faune. Il faut donc privilégier les LED qui éclairent en lumière noire avec une longueur d’onde d’au moins 940nm. Cette lumière est invisible et elle a l’avantage de ne pas indiquer la présence de la caméra quand elle se déclenche.
Mon choix
Vous l’avez compris, il n’engage que moi et il est lié à l’utilisation que je fais de mon matériel.
Il y a plusieurs années j’ai acheté un piège photo premier prix. Mais je ne m’en suis pratiquement pas servi et surtout je l’ai mal utilisé donc j’ai vite laissé tomber.
Mais, avec le confinement du mois de mars et les restrictions de déplacement, j’ai décidé de poser des pièges photos dans mon périmètre d’1km afin de mieux connaître la faune de proximité.
Mon but c’est de voir quelles espèces se promènent, si les passages sont réguliers et vers quelles heures les animaux sortent. Je n’ai pas besoin de matériel sophistiqué. Je veux juste pourvoir identifier les animaux. De plus j’ai toujours la phobie de me faire voler le matériel. Cela date sans doute de la mauvaise expérience que j’ai eu il y a quelques années sur Rambouillet.
J’ai donc choisi des pièges photos d’entrée de gamme pour un prix qui varie de 50€ à 65€. ils conviennent parfaitement à mon utilisation.
Je dispose actuellement de 4 pièges photos qui me permettent soit de suivre en détail un secteur soit de suivre plusieurs secteurs en même temps.
Les deux modèles que j’ai achetés en derniers sont :
Il existe toutes sortes de modèles et avec un peu de recherche sur le net je suis certaine que vous trouverez votre bonheur.
Attention, ce type de matériel consomme énormément de pile. Il en faut 8 pour faire fonctionner un boitier donc il vaut mieux investir dans des accus de forte puissance. C’est à la fois plus économique et plus écologique !
Où poser son piège photo?
Avant tout, sachez qu’on ne peut pas poser une caméra de surveillance n’importe où. Si le terrain vous appartient pas de problème sinon il faudra avoir l’autorisation du propriétaire des lieux. Généralement si on explique que l’objectif est de faire un suivi de la faune sauvage dans le but final de faire des photos c’est plutôt bien perçu. Vous pouvez également proposer un tirage photo pour remercier le propriétaire qui vous accorde d’affûter sur son terrain.
Ensuite il faut choisir où poser le piège photo et cela ne se fait pas au hasard. En effet pour optimiser les chances de réussite il est préférable d’avoir en amont repéré des indices de présence.
Un chemin, une coulée, une zone de nourrissage, une mare, une souille, un terrier, tous ces endroits sont propices à de belles observations.
Dans tous les cas il faut que la pose des caméras soit faite en respect de la faune sauvage. Ne mettez pas les caméras trop prés des terriers à la fois pour ne pas déranger les animaux mais aussi pour ne pas attirer l’attention de personnes indélicates. Fixez la caméra sur un arbre, une pierre. Il faut trouver le support sur lequel le piège photo va se fondre dans le décors. Les caméras de surveillance ont un grand angle de prise de vue d’environ120°. Sauf la Victure HC300 qui a un angle de 60°, pour un angle prise de vue plus grand prenez plutôt la Victure HC400.. Vous pouvez les positionner en hauteur ou au niveau de votre sujet, à vous de voir ce qui fonctionne le mieux.
Le résultat
Plus la caméra reste longtemps en place, plus il y a de chance de ramener des images. Il y a toujours un peu d’effervescence au moment d’aller relever le piège photo. C’est un peu comme déballer les cadeaux de noël. On ne sait jamais ce qui nous attend mais on a parfois de belles surprises.
Dans mon secteur j’avais repéré des traces de chevreuils et de renard. Le piège photo m’a permis de vérifier tout ça.
Voici des captures d’images issues des vidéos prises par les pièges photos.
Un brocard
Une renarde
Là j’avais mis une bouteille avec des noisettes pour l’écureuil. Ce dernier n’a pas été long à trouver la mangeoire.
Mais, j’ai aussi eu la surprise de découvrir que ce site est aussi fréquenté par :
Une chouette hulotte
Et une martre !
Il y a 15 jours on m’a indiqué un terrier dans un bois. Je suis allée voir. Cela ressemble bien à un terrier de blaireau. J’ai du mal à voir s’il est occupé car il y a peu de traces et pas de terre fraîchement remuée. Le piège photo m’a apporté la réponse. Il y a bien des blaireaux qui sont très actifs.
Je vais donc suivre de près ce terrier dans l’espoir de pouvoir y faire des clichés aux beaux jours. En attendant les vidéos me renseignent sur le nombre d’individus présents, leurs horaires de sortie etc…. J’ai décidé de poser les autres caméras aux alentours pour déterminer dans quels secteurs les blaireaux se déplacent pour aller se nourrir. Toutes ces informations me seront très utiles pour les séances photos.
Comme vous pouvez le voir, même avec des caméras, premier prix la qualité de l’image est tout à fait correcte. J’ai même utilisé certaines séquences pour faire des petits montages vidéo.
Ici une vidéo sur mes amis les blaireaux (visionnage 7min)
Et là une vidéo sur la faune « du confinement » (visionnage 3 minutes 47)
Voilà, j’espère que cet article vous aidera dans l’utilisation du piège photo, n’hésitez pas à vous lancer dans l’aventure on y prend vite goût !
Le Fou de Bassan est un oiseau magnifique. Mais comme beaucoup d’espèce il est vulnérable et parfois victime de la folie des Hommes.
Le fou de bassan – son mode de vie
Le fou de bassan est le plus gros oiseau marin d’Europe. Il mesure un mètre et son envergure peut atteindre 1.80 m pour un poids d’environ 3kg. C’est donc un beau « bébé » qui possède une espérance de vie d’une vingtaine d’année.
C’est un oiseau pélagique. Cela signifie qu’il vit en majorité en haute mer. Mais, l’été, il se regroupe pour former d’immenses colonies pendant la période de reproduction. En France, il n’y a qu’un seul site de nidification qui se trouve en Bretagne dans la réserve des 7 îles. Cependant, dans le Cotentin, nous sommes très proches des îles Anglo-Normandes de Sercq et Aurigny qui abritent de grandes colonies d’oiseaux. Voilà pourquoi il est assez facile d’observer les Fous sur les cap ouest et est du Cotentin.
Le fou de bassan peut parcourir jusqu’à 200km pour se nourrir. Il repère les bancs de poissons au vol et plonge en piqué pour les attraper. Pour cela, il est capable de frapper la surface de l’eau à la vitesse de 100 km/H et de plonger à 7m de profondeur.
Cette année, j’ai eu l’occasion d’assister à une scène de pêche. Et, la prise était de taille. Car, si les proies habituelles des fous de bassan sont des maquereaux et des sardines, là le fou a pêché un orphie. C’est un poisson effilé comme une anguille mais qui possède un puissant rostre. C’est donc avec étonnement que j’ai observé ce fou se débattre avec le poisson pendant près d’une minute trente pour finalement l’avaler. Eh bien là, il faut un sacré gosier et estomac pour digérer tout ça !
Histoire d’une rencontre
10 Octobre 2020, la chasse a repris depuis quelques semaines. Mais, comme le Cotentin est un vaste territoire entre terre et mer,je décide de partir sur le littoral qui est plus au calme pour la faune. J’embarque un ami avec moi et direction l’est, vers le phare de Gatteville.
Au large
Les fous sont là. Ils remontent vers l’ouest pour rejoindre les îles Anglo-Normandes. Parfois ils volent en solitaire mais il n’est pas rare de les voir en groupe. Dans ce cas, on observe souvent les jeunes et des ados accompagnés par des adultes.
Les fous sont bien plus agiles dans le vent contrairement au cormoran qui peine à remonter le vent en volant au raz de l’eau.
Sur les rochers
Sur les rochers il y a d’autres oiseaux. Ce sont surtout des des tournepierres et des goélands. Mais un oiseau attire mon attention. Son plumage est noir moucheté de blanc. En fait, c’est un fou de bassan juvénile, il n’a que quelques mois. IL n’est pas très courant de voir un fou ainsi posé. Mais peut-être est-il encore trop jeune pour parcourir de longues distances et avec ce vent fort il doit avoir besoin de se reposer.
Nous faisons une approche discrète. L’oiseau ne bouge pas.
Il bat des ailes mais sa posture est étrange. Serait-il blessé?
Au bout d’un moment, l’oiseau glisse du rocher et là vraiment il peine à remonter. Voilà qui n’est vraiment pas normal !
Comme l’oiseau n’est pas mobile, nous décidons d’approcher et là je me rend compte qu’il est emmêlé dans du fil de pêche.
Je le recouvre avec mon filet de camouflage et Alain regarde de plus près. Nous découvrons un hameçon planté dans la patte droite et un autre dans l’aile droite et le tout est relié par du fil de pêche avec encore 2 autres hameçons. Alors, je bloque la tête du fou pendant qu’Alain retire le piège. L’aile ne semble pas abimée et le fou va pouvoir reprendre ses esprits, se reposer et repartir.
Sans notre intervention, il serait mort noyé à la marée montante, victime de la folie des Hommes et de tous ces déchets qui peuvent sembler insignifiants mais qui sont tellement destructeurs. Alors, si vous voyez des déchets lors de vos sorties, pensez à la faune et faite un geste pour lui éviter bien des souffrances !
Le jeune fou nous regarde, sans doute encore un peu stressé par notre intervention mais maintenant il a une bonne chance de survie !
Parmi tous les animaux, les oiseaux, sont sans doute ceux qu’on a remarqué le plus pendant le confinement.
Il n’y avait plus de voitures, plus un bruit parasite dans les villes, seul le silence régnait….
Mais, ce silence que certains trouvaient angoissant, était plutôt pour moi un bienfait.
En effet, dans ce monde étrange, le gazouillis des oiseaux nous ramenait au calme et à la sérénité.
Ces oiseaux d’habitude, personne ne les remarque. Pourtant, ils sont bien là, dans nos villes, nos jardins ou la campagne. Cette période de confinement a permis à beaucoup de prendre conscience de ce petit monde qui nous entoure.
Car, nous, les photographes et les ornithos, avons tendance à toujours vouloir courir après les espèces rares quitte pour cela faire parfois des milliers de kilomètres.
Mais, quand on est restreint à 1km², il faut bien s’adapter. Et, sur le net, on a vu fleurir tout un tas de post sur la faune des jardins. Chacun s’est enfin rendu compte que la nature nous entoure et que chaque cm² de terre abrite la vie. Ainsi, insectes, oiseaux et micro mammifères étaient devenus des sujets de choix. Et, cela a donné lieu à de très belles publications.
Les animaux à plumes
Les passereaux et autres
Les passereaux, ce sont tous les petits oiseaux des jardins, rouge gorge, mésange et tant d’autres dont le chant égaille nos réveils matinaux.
Ces petits animaux sont des hyper actifs. Il faut dire qu’ils ont un travail colossal. Pensez donc, il faut construire le nid, assurer la couvaison et le couvert pour toute la nichée!
Le confinement a été propice à la nidification mais, il ne faut pas tout remettre en question avec le dé-confinement. Et, c’est malheureusement le risque pour les petits oiseaux du bord de mer. Surtout ceux qui nichent en haut des plages à même le sable. Ainsi, les couvées de petits gravelots ou de gravelots à collier interrompu, risquent d’être détruites.
Le danger vient bien sûr des tempêtes mais aussi du piétinement des promeneurs indélicats ou encore des chiens qui galopent après les oiseaux et les épuisent inutilement.
Cette saison a été très riche en observations d’oiseaux. Voici 4 espèces assez rares dans ma région ou difficiles à observer. Mais cette année la chance était au rendez-vous.
La fauvette Pitchou
A chaque printemps elle revient nicher dans les ajoncs.
On la repère à son chant mais il est difficile de la voir car elle est bien cachée et quand elle se montre elle est sans cesse en mouvement !
Le coucou gris
Son chant puissant s’entend de loin mais arriver à le voir est une autre histoire !
Le pic noir
Cet oiseau n’est arrivé dans ma région que depuis 3-4 ans. C’est plutôt un oiseau qui vit dans l’est de la France, comme dans le massif du jura. Alors cette année j’étais ravie de pouvoir enfin le voir à moins de 15km de ma maison !
L’engoulevent d’Europe
C’est un oiseau nocturne. Alors, la nuit dans les landes si vous entendez un un bruit sourd comme un ronronnement de mobylette, c’est lui. Il est extrêmement mimétique, son plumage ressemble à l’écorce des arbres. Mais, c’est un oiseau qui niche au sol. Lors des parades nuptiales il fait claquer ses ailes pour attirer sa partenaire.
Les rapaces
Pour les rapaces aussi, la quiétude a été bénéfique et les oiseaux ont profité du calme pour élever leurs petits tout du moins dans un premier temps.
J’ai eu la chance de pouvoir suivre une couvée de hibou moyen duc. J’y suis allée à raison d’une visite par semaine pour ne pas trop déranger.
Les hiboux s’étaient installés dans une zone très légèrement en retrait d’un chemin, dans une pinède. Mais, après le 11 mai, les fins de semaine, il y a avait pas mal de monde à venir pique-niquer sur site le soir. Balade, musique BBQ et même parfois quad (pourtant interdit…..) auraient pu mettre à mal l’élevage des jeunes. Heureusement, en semaine, il y avait beaucoup moins de monde. J’ai donc pris le parti de rendre visite aux hiboux en semaine. Cette pratique permettait de rester sur zone en retrait et sans attirer l’attention pour ne pas indiquer la présence des jeunes.
Il y a un mois entre ces deux photos, c’est le temps qu’il a fallu pour que les jeunes ( il y en avait 3 ) éliminent leur duvet et prennent leur envole.
Les animaux à poils
Pour les mammifères, je ne saurai dire si le confinement a été si bénéfique que ça.
Pendant près de 2 mois, il n’y avait presque plus de voitures sur les routes. Les animaux se sont réappropriés des territoires habituellement occupés par l’Homme. Par chez moi des chevreuils sont venus se promener dans des lotissements. Mais, quand l’activité humaine a repris, beaucoup d’animaux ont été victimes de la circulation. Ils n’étaient plus assez méfiants.
Dans les campagnes, l’activité agricole ne s’est pas arrêtée. Un quotidien presque normale en fait.
Dés les premières sorties j’avais hâte de retrouver les chevreuils et les renards. Dans mon secteur, au moins un renard et un brocard ont été victimes de la route. Alors pour les premières sorties, il y a toujours cette pointe d’inquiétude. Les animaux seront-ils toujours là?
Heureusement, oui, ils sont bien là !
Les séances photos en animaliers sont vraiment variables. Il y des jours où malgré des heures d’affût je ne vois aucun mammifère. Pourtant ils sont là, pas loin mais ils ne se montrent pas. Mais, il y a des sorties qui font oublier tous ces moments de doute et de découragement parfois.
Cette saison, j’ai eu quelques belles observations, les animaux ont été coopératifs !
19 mai 2020
J’ai emmené un ami pour une sortie photo. Nous sommes sur un site qui est composé de plusieurs parcelles cultivées, de zones herbeuses et d’autres boisées. Les zones cultivées viennent juste d’être semées en maïs donc pour le moment, la terre est nue. il n’y a rien à manger. Je choisi donc d’affûter dans un talus à la limite d’un champ où l’orge a déjà bien poussé. Nous sommes cachés dans les hautes herbes. Une heure passe et, nous voyons sur notre gauche une petite chevrette. Elle avance doucement dans le champ. Puis, elle bifurque et vient doit sur nous et s’arrête à quelques mètres avant de faire demi-tour et de passer de l’autre côté de la haie.
Nous lui laissons un peu de temps et nous passons à notre tour dans la parcelle d’à côté. Et là, surprise, il y a deuxrenards. L’un d’entre eux traverse le champ et vient vers nous.
Les renards sont partis, nous allons dans une 3ème parcelle. Nous avons juste le temps de nous asseoir dans le talus car un lièvre arrive. Il s’arrête entre ombre et lumière avant de poursuivre sa route.
19 juin 2020
J’ai passé près de 4h à l’affût pour ne voir qu’un jeune brocard au loin.
La nuit tombe, il est temps de rentrer, en chemin, je vois quelque chose qui arrive dans l’herbe en courant ou plutôt en sautant. Je n’en crois pas mes yeux, c’est une martre des pins!
La lumière manque mais un court instant la martre s’arrête. La photo manque un peu de netteté mais quelle belle rencontre !
La nature nous offre vraiment des instants magiques !
Pendant le confinement il y a eu comme un sursaut, une petite prise de conscience sur l’écologie. Mais malheureusement tout cela semble déjà loin et les vielles habitudes reprennent le dessus…..
Mais bon soyons un peu optimistes, je vais continuer à aller à la rencontre de cette nature et de sa faune sauvage et j’espère avoir encore pour longtemps plein de belles choses à partager.
2019 a été une année assez riche en terme de photos et de sorties sur le terrain.
Cette année j’ai répertorié chacune de mes sorties dans un carnet de terrain. Je note mes observations mais aussi le temps passé à l’affût. J’ai donc repris mes notes et cette année je suis restée environ 330 h sur le terrain à l’affût. Cela peut sembler peu, mais les sorties sont concentrées sur les WE, les vacances et quelques sorties le soir après le boulot quand les journées sont longues en été. Ce n’est donc pas si mal et je vais essayer d’en faire encore plus l’an prochain…
J’avais envie de partager avec vous ces rencontres, au travers d’une rétrospective des moments forts de cette année 2019 en, 12 mois, 12 images et 12 histoires.
Rétrospective 2019
Janvier
Le Cotentin est une région où il ne neige pas souvent. Et moi, la neige j’adore ça ! Je peux rester des heures à regarder tomber les flocons. J’aime le silence et aussi le bruit des pas dans la neige. Alors en janvier, je suis allée faire un stage chez Fabien Gréban dans le massif du jura. La neige est au rendez-vous, le froid aussi, ce matin là il fait environ – 12°C. Pour le jura ce n’est pas loin de là une température extrême. Mais, quand vous êtes allongés dans la neige (avec quand même un petit tapis de sol) immobile depuis plus d’une heure, le froid se fait sentir !
Nous attendons l’hermine, je ne sent plus trop mes orteils, par contre je sens très bien mes cervicales, aie aie aie…Mes doigts sont engourdis par le froid. Soudain elle apparaît. D’abord une petite tête qui sort d’un trou, pour re-disparaître aussitôt. La voici à nouveau mais dans un autre trou plus à gauche. Diantre, il faut être rapide pour suivre l’hermine.
Elle finit par prendre confiance et sort complètement. En surface elle est toujours aussi vive, heureusement de temps en temps elle se fige et hop une photo. Pour la prendre en mouvement il faudra un peu plus d’entraînement !
Février
Les étourneaux sont arrivés par petits groupes dès le mois de novembre. Puis ils se sont regroupés et forment des colonies de plusieurs centaines d’individus.
Malheur à ceux qui habitent à côté du dortoir. Les trottoirs, les voitures sont recouverts de fientes et l’odeur est nauséabonde ! Mais quel spectacle, chaque matin et soir des nués d’étourneaux s’élancent dans le ciel. C’est un ballet magnifique, on appelle ça les murmurations. Dans un ensemble parfait les oiseaux réalisent des chorégraphies et dessinent tantôt un champignon, un poisson ou encore un dragon qui ondule. Laissez place à votre imagination…
Mars
Cela fait 2 ans que je veux photographier un brocard en velours. La bonne période pour ça c’est plus le mois de février car en mars, la mue commence. Mais en février il y a toujours la chasse et cela fait deux sorties que je dois renoncer car ça pétarade de tous les côtés. Alors en mars je décide d’aller voir si les chevreuils sont toujours en velours. J’en aperçois un mais il est loin et la photo n’est pas bonne. La semaine suivante je croise un autre chevreuil lui n’a plus de velours. Zut j’ai encore manqué le coche !
Mais le 26 mars alors que je n’y crois plus, je tombe sur un « retardataire », un magnifique brocard tout en velours !
Cette photo a une histoire si vous voulez la découvrir cliquez ici
Avril
Voilà quelques années j’ai découvert la baie de Somme grâce au Festival de l’oiseau. Aussi à chaque printemps de profite du festival pour passer la bas une petite semaine. Et, à cette occasion j’essaye de photographier le hibou des marais. Mais, en cette année 2019 je n’ai pas vu de hiboux sur les sites habituels. Heureusement il y a beaucoup d’autres oiseaux comme par exemple ce joli traquet motteux. Allongée dans l’herbe, je l’observe. IL prendre confiance et s’approche. Les petites herbes en avant et arrière plan semblent l’envelopper comme dans du coton…
Mai
En mai dans les champs l’herbe est déjà haute. Dans quelques semaines se sera la période des foins. Mais pour le moment les pâtures sont bien utiles aux chevreuils. Ils y trouvent une nourriture abondante et ils y sont presque invisibles.
Juin
En juin j’ai fait une escapade au Pays de Galles. Je suis allée rencontrer un oiseau mythique qui a presque disparu des côtes Françaises. C’est le macareux moine. Cet oiseau que j’imaginais beaucoup plus gros, ne fait qu’une trentaine de centimètre. Son grand bec coloré et sa drôle de démarche lui ont valu le surnom de clown des mers. Celui-ci est venu s’installer à moins de 3 m de l’affût. Visiblement la pluie ne semble pas troubler sa sieste.
Juillet
C’est la fin de la période des foins. Une période que j’adore, pas seulement pour l’odeur de l’herbe coupée, mais surtout parce que c’est un meilleur moment dans l’année pour observer le renard. Cette année je n’en ai pas croisé beaucoup. Mais, ce 2 juillet 2019 goupil m’a accordé un moment magique. Pendant près d’une demi-heure il a arpenté le champ. Et, à deux reprises il est passé à quelques mètres de moi…….
Août
Au mois d’Août, les jeunes chevreuils de l’année commencent à sortir et s’émancipent.
Nous sommes en fin d’après midi, le champ où je suis à l’affût est entouré de bois. La lumière commence à baisser. J’ai déjà observé une chevrette et un brocard mais ils restent à distance. Puis soudain 3 jeunes bondissent dans le champ. Et là ils entament une course poursuite. Çà part dans tous les sens. Ils passent à droite, à gauche, rentrent et sortent du bois à quelques mètres de moi. Je suis juste derrière un petit filet de camouflage et une touffe de fougère, j’ai peur de me faire repérer, mais non, ils sont trop accaparés par leur jeu. J’arrive à saisir un jeune au passage, mais la lumière baisse vite et je ne peux plus figer le mouvement. Je suis restée les observer jusqu’à la tombée de la nuit…
Septembre
il y a eu plusieurs temps fort en ce mois de septembre. Normal, c’est le mois de mon anniversaire il faut bien que je sois gâtée un peu ! J’ai eu la chance de photographier le martin pêcheur (vous pouvez voir une photo dans l’article précédent ) et la bécassine des marais. Mais j’ai choisi de vous présenter une photo d’une dame faucon crécerelle que j’ai observée sur l’île de Chausey . La crécerelle chassait les lézards dans la dune. J’étais sur la plage totalement à découvert, petit à petit elle s’est rapprochée pour venir voler juste à une dizaine de mètres.
Octobre
19 octobre 2019, je suis à l’affût pour le martin pêcheur. Mais avec les fortes pluies le niveau de l’eau est très haut, trop haut pour le martin qui décide d’aller pêcher ailleurs. Je le vois passer comme une flèche à plusieurs reprises mais il ne s’arrête pas.
En revanche, un petit grèbe castagneux arpente la mare sans cesse depuis plus d’une heure. Il arrive à pêcher des petits poissons et des crabes mous. Le soleil commence à ce coucher et le plan d’eau se pare de belles couleurs dorées. C’est à ce moment que le castagneux vient pêcher une petite plie juste devant l’affût. Il traverse en portant fièrement son butin et part le déguster un peu plus loin.
Novembre
Voilà près de 2 mois qu’il pleut presque tous les jours. Alors, les sorties photos sont rares et cela me manque. Donc ce samedi malgré le temps maussade je décide de rester à la drink stationque j’ai construite l’an dernier. Les passereaux habituels sont au rendez-vous. C’est un ballet de mésanges, verdiers et pinsons. Un rouge gorge et 2 sitelles complètent le tableau. A 2 reprises tous les oiseaux s’envolent d’un coup, mais, ils reviennent au bout de quelques minutes. Qu’est ce qui les fait fuir comme ça ? Par la petite ouverture ma vision est restreinte. 3ème envol je ronchonne intérieurement quand soudain je vois qu’un oiseau s’est posé sur le piquet à gauche de la drink, je regarde mieux et là mon cœur s’emballe. En épervier, c’est un épervier qui vient de se poser. il pleut la lumière est faible je suis à 1250 iso et je n’ai qu’une vitesse de 1/80 éme de seconde. Dès que l’épervier bouge il est flou ! mais je réussi quand même à faire 3 – 4 photos. Il n’est resté qu’une minute, mais quelle moment magique !
Décembre
29, 30, 31 décembre 2019, 3 jours de beau temps! Un soleil radieux, des gelées matinales, avec un peu de brume c’est enfin l’hiver ! Ce matin je pars pour un nouveau site, les carrières de Fresville. C’est une ancienne carrière de calcaire qui a été exploitée jusqu’en 1984. Les autorités avaient prévu de la reconvertir en décharge. Mais, les riverains s’y sont opposés. Sur les conseils d’un ancien de la carrière, ils ont bloqué le site et détruit les pompes qui servaient à assécher la carrière. En une semaine les deux bassins se sont remplis d’eau et le projet de décharge a été abandonné. Des poissons ont été introduits. Cela attire les oiseaux comme le martin pêcheur et les cormorans. Un chemin de promenade permet de faire le tour du grand bassin et d’observer les oiseaux, canard, grèbes, foulque et gravelots fréquentent régulièrement le site. Au milieu de chaque bassin il y a un lampadaire. C’est un vestige de l’ancienne carrière. Mais aussi insolite que cela puisse paraître c’est devenu un perchoir pour les cormorans. Justement, un banc de brume vient d’arriver sur l’étang et donne un côté surréaliste à cette scène !
Adieux 2019, en route vers 2020
Voilà 2019 s’achève. J’espère que cette rétrospective vous aura plu. Je vous donne rendez-vous en 2020 et je vous souhaite à tous une excellente année 2020 !
Cotentin, cela vous dit quelque chose? Beaucoup de personnes ont du mal à nous situer sur la carte de France et bien souvent on nous place en Bretagne. Grrr, rien de tel pour énerver un Normand ! Car, oui, le Cotentin, c’est un petit bout de Normandie. Il s’étend depuis Cherbourg au nord du département de la Manche, jusqu’aux marais de Carentan. Là les choses se précisent et je suis certaine que cela vous évoque quelque chose. En effet c’est ici que c’est déroulé le débarquement en juin 1944.
Mais en dehors de cet événement historique, la région est méconnue. Je dirais même qu’elle souffre de mauvaise réputation. Cherbourg est plus connue pour ses parapluies (« les parapluies de Cherbourg » film de J.Demy 1964 ) que pour ses paysages magnifiques. Alors je ne vais pas vous mentir, oui il pleut à Cherbourg mais il fait aussi très beau. Le climat y est tempéré et il n’y fait jamais trop froid ou trop chaud. On a coutume de dire qu’ici il fait beau plusieurs fois par jour ! Et cette météo tant décriée fait aussi la force du Cotentin. C’est une région pas trop touristique et donc encore pas mal préservée avec des paysages très variés.
Le Cotentin, un territoire entre terre et mer.
La mer
Le Cotentin est une presqu’île avec environ 200km de côtes, soit les 2/3 du littoral du département de la Manche. Le long de la côte on observe de hautes falaises, des petites criques mais aussi des plages et des cordons de dunes de plusieurs km de long.
Ici on photographie les tempêtes tout comme les magnifiques couchés de soleil.
Le littoral
C’est le territoire des oiseaux. En période migratoire ou après les tempêtes ils sont nombreux à venir se reposer ou tout simplement se nourrir sur les plages.
Dès que le mer baisse, on observe le ballet des bécasseaux. Toujours en mouvement, ils courent sans cesse devant les vagues. Comme tous les limicoles, ils cherchent la nourriture dans le sable.
Les bécasseaux Sanderling sont infatigables !
Entre deux courses effrénées, il n’est pas rare de les observer au bain. Eh hop, une dernière envolée pour égoutter le plumage. Le bécasseau s’élance telle une danseuse étoile !
Les tournepierres ne sont pas en reste. Ils retournent inlassablement le moindre caillou à la recherche de petites proies. Mais ils aiment aussi fouiller dans le sable sous le varech échoué sur la grève.
Les bécasseaux violets arrivent à l’automne.
La fin du printemps sonne l’arrivée du gravelot à collier interrompu. Ce dernier niche à même de sol tout en haut des plages de sable gravillonneux.
Il est donc très vulnérable. Les nids sont souvent malmenés et les œufs écrasés par les promeneurs ou dévorés par des prédateurs.
Mais heureusement des couvées arrivent à terme. Malgré tout, ce petit GCI devra affronter encore bien des dangers avant d’atteindre l’âge adulte !
Beaucoup d’autres oiseaux peuplent le littoral et il serait bien trop long d’en faire la liste ici. Mais, en fonction des saisons, des zones et de la topographie vous pourrez voir sans problèmes, les goélands, les mouettes, les aigrettes, les cormorans ou bien encore les fous de bassan…..
La terre
La terre, dans le Cotentin on parle du bocage. Car ici, il est encore bien présent. Le bocage est une succession de petites parcelles d’herbages ou de cultures qui sont séparées par des haies. Il y a aussi quelques zones boisées mais pas de grandes forêts. Le bocage c’est mon terrain de jeu en dehors de la période de chasse….C’est surtout le territoire des mammifères. Chevreuils, renards, lièvres ou encore écureuils font partie des mammifères bien présents dans le Cotentin.
Les chevreuils
Les chevreuils qui sont assez faciles à observer. Donc, après plusieurs séances de billebaude à la recherche des traces et des indices de présences, il n’y a plus qu’à installer un affût, se faire discret et profiter de chaque rencontre.
En hiver, le brocard (chevreuil mâle) est en velours. Les bois se reforment chaque année. C’est pourquoi au début de la pousse, ils sont recouverts de peau. Je trouve que cela donne un certain charme à ce bel animal !
Les chevreuils sont d’un naturel curieux. Alors même s’ils détectent une présence, une forme bizarre, ils ont malgré tout tendance à s’approcher. Dans ce cas, il vaut mieux se faire très discret, éviter de déclencher, afin de les mettre en confiance et ainsi pouvoir les observer plus longtemps sans les faire fuir!
Ce brocard est passé à quelques mètres de moi sans me voir…
Les hautes herbes permettent aux chevreuils de pâturer en toute tranquillité
Le renard
Lerenard est un animal mal connu, qui souffre d’une mauvaise réputation. Il déchaîne les passions et les controverses. Mais moi, j’adore le renard et heureusement il est encore présent dans le Cotentin, mais pour combien de temps….
La période des foins est propice à l’observation des renards. Renard, renarde, renardeaux comment ne pas aimer cet animal?
Comme sur un nuage ….
Une renarde au regard envoûtant.
Petit à petit il découvre et explore son territoire.
Le lièvre
Il est présent mais il n’y en pas non plus pléthore. Cependant chaque année, j’arrive en observer sur plusieurs sites.
A la croisées des chemins ou dans les champs peu importe, le lièvre file tout droit. En fait, il ne voit pas très bien ce qui se passe devant son nez. Par contre sa vision latérale est excellente !
Je rentrais bredouille d’une séance photo, quand j’ai vu ce lièvre remonter le chemin droit sur moi et s’arrêter au pied de ma voiture !
Le matin ou en fin de journée, c’est à ces moments que lièvre est le plus actif.
En mode camouflage, là il m’a repéré avant que je ne le vois !
L’écureuil roux
Il est présent dans le bocage car bon nombre de haies sont constituées de noisetiers. La nourriture y est abondante. Mais Pour l’écureuil il y a bien des dangers dans la nature et en plus des rapaces il y a la martre qui est un redoutable prédateur.
Le bocage est constitué de petites parcelles d’herbage entourées par des haies naturelles. Cet écosystème est parfait pour tous les passereaux. Donc si on prend le temps d’observer, on découvre toutes sortes d’oiseaux. Les mésanges, les verdiers, les pinsons et les rouges gorges sont sans doute les plus nombreux. Mais on trouve également le troglodyte mignon, la sitelle torchepot, ou encore le roitelet.
la Sitelle torchepot
Le roitelet
Tous ces petits oiseaux attirent parfois aussi l’épervier d’Europe. En effet, ce dernier se nourrit exclusivement de petits oiseaux. Alors en période hivernale il a tendance à fréquenter les mangeoires…
Épervier d’Europe
Les marais du Cotentin
Le marais c’est un peu la terre du milieu. C’est souvent un point de jonction entre la terre et la mer. Dans le Cotentin de nombreux marais sont situés en arrière des cordons de dunes.
Ils sont traversés par des cour d’eau mais parfois ce sont les bras de mer qui y pénètrent.
L’été les prairies sont sèches et les animaux y pâturent. Mais l’hiver les terres se gorgent d’eau jusqu’à être totalement inondées. Le marais redevient alors le territoire des oiseaux et des ragondins.
On a parfois la surprise d’observer un ragondin albinos
Les roselières servent de refuges à de nombreux oiseaux comme le héron cendré.
Les mares ouvertes sur la mer sont riches en poissons et font le bonheur des grèbes ou du martin pêcheur.
Le grèbe castagneux a pêché un jeune poisson plat
Sur son perchoir le martin pêcheur guette sa proie.
Le hibou des marias lui, doit trouver des zones humides mais pas inondées pour pouvoir se nourrir. Aussi lors de certains hivers particulièrement pluvieux, son territoire de chasse peut se trouver très restreint !
L’été, au bord des mares on observe les libellules ou les papillons. Le chant des grenouilles accompagne les promeneurs !
Conclusion
Comme vous le voyez, le Cotentin est un territoire riche tant par sa faune que par ses paysages. On peut s’y promener sur les chemins de randonnées à pied, à cheval ou à vélo.
Le chemin des douaniers parcoure tout le littoral de la Hague et du Val de Saire.