Parmi tous les animaux, les oiseaux, sont sans doute ceux qu’on a remarqué le plus pendant le confinement.
Il n’y avait plus de voitures, plus un bruit parasite dans les villes, seul le silence régnait….
Mais, ce silence que certains trouvaient angoissant, était plutôt pour moi un bienfait.
En effet, dans ce monde étrange, le gazouillis des oiseaux nous ramenait au calme et à la sérénité.
Ces oiseaux d’habitude, personne ne les remarque. Pourtant, ils sont bien là, dans nos villes, nos jardins ou la campagne. Cette période de confinement a permis à beaucoup de prendre conscience de ce petit monde qui nous entoure.
Car, nous, les photographes et les ornithos, avons tendance à toujours vouloir courir après les espèces rares quitte pour cela faire parfois des milliers de kilomètres.
Mais, quand on est restreint à 1km², il faut bien s’adapter. Et, sur le net, on a vu fleurir tout un tas de post sur la faune des jardins. Chacun s’est enfin rendu compte que la nature nous entoure et que chaque cm² de terre abrite la vie. Ainsi, insectes, oiseaux et micro mammifères étaient devenus des sujets de choix. Et, cela a donné lieu à de très belles publications.
Les animaux à plumes
Les passereaux et autres
Les passereaux, ce sont tous les petits oiseaux des jardins, rouge gorge, mésange et tant d’autres dont le chant égaille nos réveils matinaux.
Ces petits animaux sont des hyper actifs. Il faut dire qu’ils ont un travail colossal. Pensez donc, il faut construire le nid, assurer la couvaison et le couvert pour toute la nichée!
Le confinement a été propice à la nidification mais, il ne faut pas tout remettre en question avec le dé-confinement. Et, c’est malheureusement le risque pour les petits oiseaux du bord de mer. Surtout ceux qui nichent en haut des plages à même le sable. Ainsi, les couvées de petits gravelots ou de gravelots à collier interrompu, risquent d’être détruites.
Le danger vient bien sûr des tempêtes mais aussi du piétinement des promeneurs indélicats ou encore des chiens qui galopent après les oiseaux et les épuisent inutilement.
Cette saison a été très riche en observations d’oiseaux. Voici 4 espèces assez rares dans ma région ou difficiles à observer. Mais cette année la chance était au rendez-vous.
La fauvette Pitchou
A chaque printemps elle revient nicher dans les ajoncs.
On la repère à son chant mais il est difficile de la voir car elle est bien cachée et quand elle se montre elle est sans cesse en mouvement !
Le coucou gris
Son chant puissant s’entend de loin mais arriver à le voir est une autre histoire !
Le pic noir
Cet oiseau n’est arrivé dans ma région que depuis 3-4 ans. C’est plutôt un oiseau qui vit dans l’est de la France, comme dans le massif du jura. Alors cette année j’étais ravie de pouvoir enfin le voir à moins de 15km de ma maison !
L’engoulevent d’Europe
C’est un oiseau nocturne. Alors, la nuit dans les landes si vous entendez un un bruit sourd comme un ronronnement de mobylette, c’est lui. Il est extrêmement mimétique, son plumage ressemble à l’écorce des arbres. Mais, c’est un oiseau qui niche au sol. Lors des parades nuptiales il fait claquer ses ailes pour attirer sa partenaire.
Les rapaces
Pour les rapaces aussi, la quiétude a été bénéfique et les oiseaux ont profité du calme pour élever leurs petits tout du moins dans un premier temps.
J’ai eu la chance de pouvoir suivre une couvée de hibou moyen duc. J’y suis allée à raison d’une visite par semaine pour ne pas trop déranger.
Les hiboux s’étaient installés dans une zone très légèrement en retrait d’un chemin, dans une pinède. Mais, après le 11 mai, les fins de semaine, il y a avait pas mal de monde à venir pique-niquer sur site le soir. Balade, musique BBQ et même parfois quad (pourtant interdit…..) auraient pu mettre à mal l’élevage des jeunes. Heureusement, en semaine, il y avait beaucoup moins de monde. J’ai donc pris le parti de rendre visite aux hiboux en semaine. Cette pratique permettait de rester sur zone en retrait et sans attirer l’attention pour ne pas indiquer la présence des jeunes.
Il y a un mois entre ces deux photos, c’est le temps qu’il a fallu pour que les jeunes ( il y en avait 3 ) éliminent leur duvet et prennent leur envole.
Les animaux à poils
Pour les mammifères, je ne saurai dire si le confinement a été si bénéfique que ça.
Pendant près de 2 mois, il n’y avait presque plus de voitures sur les routes. Les animaux se sont réappropriés des territoires habituellement occupés par l’Homme. Par chez moi des chevreuils sont venus se promener dans des lotissements. Mais, quand l’activité humaine a repris, beaucoup d’animaux ont été victimes de la circulation. Ils n’étaient plus assez méfiants.
Dans les campagnes, l’activité agricole ne s’est pas arrêtée. Un quotidien presque normale en fait.
Dés les premières sorties j’avais hâte de retrouver les chevreuils et les renards. Dans mon secteur, au moins un renard et un brocard ont été victimes de la route. Alors pour les premières sorties, il y a toujours cette pointe d’inquiétude. Les animaux seront-ils toujours là?
Heureusement, oui, ils sont bien là !
Les séances photos en animaliers sont vraiment variables. Il y des jours où malgré des heures d’affût je ne vois aucun mammifère. Pourtant ils sont là, pas loin mais ils ne se montrent pas. Mais, il y a des sorties qui font oublier tous ces moments de doute et de découragement parfois.
Cette saison, j’ai eu quelques belles observations, les animaux ont été coopératifs !
19 mai 2020
J’ai emmené un ami pour une sortie photo. Nous sommes sur un site qui est composé de plusieurs parcelles cultivées, de zones herbeuses et d’autres boisées. Les zones cultivées viennent juste d’être semées en maïs donc pour le moment, la terre est nue. il n’y a rien à manger. Je choisi donc d’affûter dans un talus à la limite d’un champ où l’orge a déjà bien poussé. Nous sommes cachés dans les hautes herbes. Une heure passe et, nous voyons sur notre gauche une petite chevrette. Elle avance doucement dans le champ. Puis, elle bifurque et vient doit sur nous et s’arrête à quelques mètres avant de faire demi-tour et de passer de l’autre côté de la haie.
Nous lui laissons un peu de temps et nous passons à notre tour dans la parcelle d’à côté. Et là, surprise, il y a deux renards. L’un d’entre eux traverse le champ et vient vers nous.
Les renards sont partis, nous allons dans une 3ème parcelle. Nous avons juste le temps de nous asseoir dans le talus car un lièvre arrive. Il s’arrête entre ombre et lumière avant de poursuivre sa route.
19 juin 2020
J’ai passé près de 4h à l’affût pour ne voir qu’un jeune brocard au loin.
La nuit tombe, il est temps de rentrer, en chemin, je vois quelque chose qui arrive dans l’herbe en courant ou plutôt en sautant. Je n’en crois pas mes yeux, c’est une martre des pins!
La lumière manque mais un court instant la martre s’arrête. La photo manque un peu de netteté mais quelle belle rencontre !
La nature nous offre vraiment des instants magiques !
Pendant le confinement il y a eu comme un sursaut, une petite prise de conscience sur l’écologie. Mais malheureusement tout cela semble déjà loin et les vielles habitudes reprennent le dessus…..
Mais bon soyons un peu optimistes, je vais continuer à aller à la rencontre de cette nature et de sa faune sauvage et j’espère avoir encore pour longtemps plein de belles choses à partager.
C’est très beau Laurence et je partage tes dires sur la période du confinement.
Merci à toi pour ces beaux partages en verbes et images !
Hervé
Merci Hervé
Super confinement, même au boulot tu as réussi a faire de belles rencontres.
merci Karin
Bel article et plein de rencontre. C’est parfait Laurence
merci jacques
Jolies rencontres accompagnées d’un superbe texte
Bravo
Merci beaucoup
Parfait, comme à ton habitude, Laurence, tu sais retenir l’attention des gens sur tes sujets par de belles photos et de commentaires pertinents. J’aime ce partage qui relate parfaitement une époque étrange.
Comme toi j’ai pu faire des rencontre dans mon jardin d’oiseaux que je n’avais jamais vue avant. Aujourd’hui je pense qu’il ne faut pas aller très loin pour s »émerveiller de ce que Dame Nature nous offre, un jardin, un parc et ce qui les entourent, sur comme tu le dit 1Km², ça suffit pour faire de belle rencontres et même apprécier ce qui est commun.
Merci Laurence Pour ce bel article et pour le partage.
Merci Jean-Paul
Merci mille fois pour ce beau texte sensible et tes photos toujours aussi belles…
Merci cousine !
de trés belles rencontres et de trés beaux commentaires.
Merci beaucoup
Merci pour ces belles photos et très beaux commentaires
Bravo
Ta patience nous a gâtés! Superbes images et espèces rares ou difficiles à trouver et encore plus à photographier! Un régal des yeux et une belle évasion…
Le confinement des chasseurs a dû avoir un effet très positif également!
Un grand merci pour ce magnifique partage!
Merci Bob !
merci pour ce partage , habitant la même région , j’ai espoir moi aussi de croiser un jour le chemin de certaines d’entre elles. Bonne continuation
merci.
Surtout ne pas se décourager, le secret c’est le repérage et le temps passé sur le terrain.
Et surtout il vaut mieux se concentrer sur un territoire et bien l’explorer plutôt que de se disperser….
la patience paie toujours vous faite de la très belle photo mon épouse à la meme passion que vous et la meme approche
je viens de lui construire une drink station en m inspirant de votre réalisation
après un stage en Sarthe avec le photographe Christophe Salin je vous remercie
pour vos publications
A bientot
Merci beaucoup !
Vous allez voir, la drink station ça marche bien, l’été les oiseaux aiment venir se désaltérer et se baigner et l’hiver ils viennent se restaurer.
Au printemps et en été il est possible de remplacer les graines par des vers de farine. Comme ça les adultes peuvent nourrir les petits avec des apports protéinés.
Bonjour Laurence,
Je pense aussi que le confinement a été très bénéfique pour les oiseaux.
En ce qui me concerne j’ai pu, en restant discret, observer pendant plus de 20 minutes au Hâble d’Ault une gorgebleue à miroir et dans le Gard des guêpiers d’Europe et une huppe fasciée, des oiseaux que l’on ne voit pas couramment. Je mettrai quelques photos sur mon site prochainement.
Ceci dit, j’ai une petite info pour les amoureux de la baie de Somme :
Il est possible de télécharger intégralement et gratuitement le livre « Les oiseaux de Picardie » à l’adresse suivante : http://l.picnat.fr/rdv.
Le livre (valeur papier 29 €) répertorie 406 espèces d’oiseaux et bien sur ceux de la baie de Somme.
Jean-Marie
merci beaucoup pour le commentaire et le lien vers le PDF, je l’ai téléchargé il a l’air très intéressant!