Goupil, ce mot a traversé les époques, il vient du moyen âge. Rien que son évocation fascine et engendre légendes et polémiques.
Quand j’ai commencé la photo animalière en 2014, je pensais que photographier le goupil serait hors de ma portée. En fait je ne connaissais rien à cet animal. Les seules fois où j’avais eu la chance de l’apercevoir (et oui déjà à l’époque c’était une chance) c’est quand je partais très tôt entre 5h30 et 6h du matin au travail. Des visions furtives de notre ami goupil qui à chaque fois provoquaient une montée d’adrénaline!
J’imaginais que le renard ne sortait que la nuit et je ne pensais pas pouvoir le photographier un jour. Mais en suivant la formation « les ateliers du photographe animalier » de Régis Moscaridini, je me suis rendue compte que cela était possible. Et, grâce aux cours sur le renard, dispensés par Fabien Gréban, photographier le goupil est devenu une sorte d’obsession, la recherche du Graal !
Se documenter sur le goupil
Mais attention, photographier le goupil, comme toute autre espèce, cela se prépare.
Avant tout, il faut se documenter. Car connaître le mode de vie de l’animal est indispensable. Cela permet de savoir ce qu’il mange, où il vit mais aussi quelle est la meilleure période pour l’observer. Mais ce n’est pas tout, vous allez aussi apprendre l’approcher sans le déranger !
Le repérage
C’est une des phases cruciales. Car le renard est un animal assez furtif. Cela est dû à des siècles de traque que l’Homme lui inflige. Alors vous allez devoir aller sur le terrain et apprendre à repérer les traces et les indices qu’il laisse de son passage.
La première rencontre
Je sais qu’il est là, j’ai déjà entrevu sa silhouette mais sans encore pouvoir l’approcher.
Mais, cette fois, la chance est avec moi. Et en ce début juillet, lorsque j’arrive dans le champ, il est là ! Il est là mais il est loin. Plus de 150 m me séparent de lui. Par contre, je suis à bon vent et les rouleaux de foin peuvent me servir pour approcher le plus discrètement possible. Mon cœur bat la chamade, vais je y arriver? Approcher sans le faire fuir est un véritable défit !
J’avance, lentement, aussi loin que me permet le dernier rouleau. Goupil vaque à ses occupations. En fait il se régale avec les cerises qui sont tombées au pied du meriser à la lisière du bois.
Cachée derrière le rouleau de foin, je me relève lentement, là j’observe le renard, mais je ne suis pas à bonne hauteur pour le photographier. Alors, je profite de l’ombre que le soleil projette devant le round baller pour me blottir au pied. Je suis à découvert mais dans l’ombre et en tenue de camouflage. De plus, un petit filet de camouflage vient recouvrir mon boitier et casse ma forme humaine.
Pendant de longues minutes, je vais l’observer sans qu’il détecte ma présence.
Il remonte le champ et arrive à ma hauteur
Mais chemin faisant, le renard est passé derrière moi et je ne suis plus à bon vent.
Je suis bloquée, si je bouge il va me voir, alors j’attends. Et au bout de quelques minutes le vent alerte mon goupil.
Il relève la tête et hume l’air. Il ne me voit pas mais préfère rentrer dans le bois.
Plaidoyer pour le renard
Une rencontre de ce type est d’une intensité incroyable. Comment ensuite oublier ce regard pénétrant ou encore cette souplesse du renard qui bondit comme un chat. Alors que ne l’oublions pas le renard est un canidé.
Depuis j’ai eu l’occasion de croiser d’autres renard et même des renardeaux
J’ai appris à les connaître. J’ai observé les jeunes découvrir leur territoire. Chaque individu est différent dans les deux jeunes de cette année, il y avait l’intrépide et le timide.
J’ai vu les parents chasser pour nourrir leurs petits alors je ne sais sans doute pas tout sur les renards mais j’ai quand même appris à les connaitre. Et, quand j’entends dire que cet animal est nuisible ou qu’un jeune de 16 ans qui vient tout juste d’avoir son permis de chasse s’est fait 17 renards à lui tout seul sur une saison qu’il en est fier alors là mon sang ne fait qu’un tour !
Je suis utile
Oui le renard est utile et certains agriculteurs commencent à le comprendre. En effet, un renard mange par environ 3000 mulots par an, c’est donc un allier précieux pour les céréaliers. Il leur évite d’épandre des pesticides comme la Bromadialone. Ce produit qui empoisonne les mulots mais aussi les rapaces qui les mangent. Ce poison pénètre dans les sols, se retrouve dans les cours d’eau et au final dans nos assiettes !
Mais ce n’est pas tout, le renard est aussi un outil pour combattre la maladie de Lyme. Car en mangeant les mulots, il éradique une grande quantité de tiques qui se reproduisent sur les petits rongeurs.
Je vous invite à lire cet article sur le sujet.
L’acharnement
On accuse le renard de nombreux maux entre autre de transmettre l’échinococcose alvéolaire. D’ailleurs, à ce titre les chasseurs réclament des campagnes de tirs supplémentaires (tirs de nuits etc) pour faire diminuer la population de renard. C’est une erreur là encore des études ont été menées et ont démontré que dans les zones où on a le plus prélevé de renard le nombre d’individu porteur est en augmentation. On obtient donc l’effet inverse ! IL faut aussi savoir que le premier vecteur de la maladie chez l’homme c’est le chien. Ce dernier se contamine en mangeant des crottes de renard. Voilà pourquoi avant de vouloir tuer les renards il vaut mieux commencer par vermifuger son chien et avoir une bonne hygiène des mains !
Autre argument, le renard détruit le petit gibier. Ben oui il aurait tord de se priver d’un bon faisan qui a été élevé au grain par l’Homme et relâché dans la nature 15 jour avant le début de la chasse !
Le renard est un animal persécuté par l’Homme. Rendez-vous compte qu’il est possible de le chasser au terrier. C’est à dire de le déterrer et ce quand la mère élève les jeunes. Ces derniers sont bien souvent donnés vivants aux chiens! Cette pratique horrible s’applique aussi aux blaireaux!
Rétablir la vérité
Il est temps de rétablir la vérité sur le renard et d’abandonner ces croyances et pratiques de chasse moyenâgeuses.
Des associations telles que L’ASPAS ou Le collectif renard grand Est se mobilisent. Ils interviennent auprès des préfets ou encore des tribunaux et les choses bougent petit à petit. Alors n’hésitons pas à les soutenir.
Il faut faire connaître le renard, car on ne peut protéger que ce que l’on connait. C’est en faisant basculer l’opinion publique en faveur du renard qu’un jour il sera retiré de la liste des animaux nuisibles.
Aujourd’hui chez moi c’est l’ouverture de la chasse et je ne sais pas si au printemps prochain je reverrai tous ces Goupils qui n’ont offert cette saison encore de si grands moments de joie.
Comment peut-on vouloir du mal à un si bel animal?
Alors si comme moi votre cœur bat pour le goupil, n’hésitez pas à partager et à me laisser un petit commentaire
Merci Laurence
Pour ce magnifique article sur le « Goupil » et ces merveilleuses photos. Que du bonheur….
Merci Patrick
de très belles photos , le renard qui est 100 fois mieux que les produits chimique contre les mulots , mais la connerie humaine n a pas de frontière
Merci Fabrice, l’Homme s’auto détruit et n’en a pas conscience…
Très bel article Malheureusement en Mayenne on en voit plus beaucoup. Les mentalités sont très dure à faire évoluer. Sinon très beau travail photographiques et par celui-ci tu prouves l’utilité des photographes animaliers pour la défense de la biodiversité.
Merci jean, oui c’est désolant de voir certaines régions se dépeupler, il faut que chacun oeuvre pour faire entendre sa voix et contre balancer le discourt des sociétés de chasse
Magnifique plaidoyer. J’adore cet animal au même titre que le loup.
Merci pour lui et merci de remettre les pendules à l’heure pour certaines personnes avec cet article. Bonne journée
Merci, oui il faut partager notre passion pour le renard, faisons le connaître sous son véritable jour!
Comme d’habitude, l’homme détruit sans jamais se poser les bonnes questions de l’utilité de cet animal. Chaque fois que l’homme agresse la nature, il se tire une balle dans le pied. D’autre part le lobby de la chasse avec plus d’1 million « de vote » possible est beaucoup plus puissant que le lobby des naturalistes et ça, c’est un argument massue.
je suis dans le même état d’esprit que toi et il y a 2 ans, j’ai rencontré des chasseurs de renard au terrier et ça se fini toujours mal….
bonne continuation et au plaisir de se revoir.
Merci Pascal, je pense qu’on se verra en novembre à l’expo !
Bonjour Laurence
16 ans 17 renards, est-ce entièrement de sa faute ? oui mais aussi de son entourage et de la société actuelle. Vous dites que l’homme s’autodétruit et n’en a pas conscience, à moins d’être un abruti fini je pense le contraire, mais pour grande partie il reste un mouton et adviendra ce qui adviendra!
Très très belles photos et donc très beau travail et je rejoins Jethour ci-dessus sur le fait que ce travail est plus qu’utile à la défense de la biodiversité.
oui tout fait, c’est de la bêtise, ce genre de comportement est porté par l’ignorance, voilà pourquoi il faut communiquer sur le sujet.
Magnifique Laurence, quel beau témoignage.
Merci Régis
Selon certains chasseurs (Ils ne sont pas tous cons) , les chats et les renards sont responsables de la disparitions des lapins. Il faut dire que ceux-ci sont plus facile à tirer que les virus comme la myxomatose ou la maladie hémorragique du lapin… Beati pauperes spiritu.
Bonjour Jean-Roch, ravie de retrouver sur le blog et merci pour ton commentaire.
Bonjour Laurence,
Ils ont quasiment tout dit… je ne répèterai pas. Je suis d’accord : magnifiques photos, magnifique travail en faveur de la nature. Merci
Dominique
merci Dominique
Merci Laurence pour ce magnifique témoignage sur maitre Goupil. J’espère que beaucoup verrons cet article et ce qui serait bien, c’est que beaucoup de gens puissent changer de mentalité et accepter cet animal dans la nature ou il a sa place autant que tout les autres animaux.
merci Francis, ne pas hésiter à partager le lien pour sensibiliser le plus de monde possible !
Bonjour Laurence
Je rentre de vacances en Bretagne et je viens de lire ton article que je trouve très bien fait et qui relate la vérité et cette « acharnement » de l’ homme certaines espèces animales par peur ( la quelle), par manque de connaissance, pour faire comme les autres ( chasseurs), pour battre des « records » ( 16ans et 17 renards tués)… Il faut qu’aujourd’hui, en effet , que l’on prenne conscience que c’est notre existence qui est en jeu comme notre patrimoine et notre héritage. Tes photos comme ton article me ramène quelle jour en arrière où j’ai vu depuis le bord de la route (voix rapide) un renard magnifique qui vaquais tranquillement à la recherche de nourriture ( je pense vue sa démarche), c’était super.
Merci pour ce partage bien fait et présenté comme tous les autres que j’ai eu l’occasion de lire avec de très belles photos. Bonne journée, bonnes photos et à bientôt sur le forum de Régis.
Jean Paul
Merci jean Paul et au plaisir de se croiser sur le forum
Merci,
Pour eux, pour nous…
Superbe article, magnifiques images, que du bonheur.
Didier
Merci beaucoup, je suis ravie que cet article soit bien reçu !
Bonjour Laurence et merci.
J’habite un hameau entouré de bois. Le renard est à l’affût constamment.
En hiver, il vient jusque dans mon jardin, seulement clôturé de barbelé. Vers midi.
Il en fait le tour bien à son aise et se laisse photographier.
L’arrière de la maison est totalement vitré et je suis derrière la vitre.
Il ne sent donc pas mon odeur. Je suppose qu’il ne voit pas ma présence non plus.
C’est un animal magnifique !
Merci pour ce témoignage, le territoire des animaux sauvages se réduit, le renard, comme d’autres, arrive dans les agglomérations. Certaines ont appris à vivre avec et non pas contre.
Superbe article, comme d’hab!! Merci pour ce plaidoyer bien utile.. J’ai aussi les tripes qui se nouent quand un chasseur se vante. Je crois que l’Homme est le seul être vivant à éprouver du plaisir à tuer.. La nature a du bugger à la conception.. Quant aux images, je ne peux que te les envier 😉
Merci Bob, merci aussi pour ton œil avisé à la relecture !
Merveuilleuses photos
Et ton texte résume fort bien la dure réalité . Cet animal a toute sa position dans la chaîne alimentaire , mais les hommes surtout les chasseurs et les agriculteurs veulent le diaboliser a tort . Merci Laurence
merci, certains agriculteurs commencent à voir l’intérêt de protéger les renards, ils font des économies en pesticides et ont moins de pertes dans les céréales
Superbe article, Laurence, comme d’habitude…
L’homme se dit en haut de la chaîne, il est plutôt en haut de la bêtise sciant la branche sur laquelle il est assis.
C’est par des témoignages comme celui-ci, à partager sans modération, que l’on fera passer le message. Le seul nuisible c’est l’homme.
Merci Karin et merci pour le partage de l’article !
Bonjour
Merci pour ce plaidoyer avec lequel texte et belles photos à l’appui vous nous montrez ,combien le renard est gracieux et utile ,il est en effet urgent de déclarer cet animal et » bien d’autres « comme espèce protégée pour que l’on cesse cette chasse stupide et barbare
merci Daniel pour ce commentaire.
Superbe animal que le renard, et si bien défendu dans ton article !
J’espère que tu pourras encore vivre de belles rencontres après le massacre autorisé et en tirer de beaux clichés, pour notre plaisir à tous !
Merci beaucoup !
Je suis tout à fait d’accord avec vous, belles photos, j’espère qu’un jour il sera protégé, je pratique la photo animalière et j’ai eu l’occasion de le photographier en Bretagne c’était magique c’est si beau, continuons le combat
Merci pour votre commentaire
Oui nous devons mener ce combat et cela passe avant tout par la sensibilisation et la connaissance !
Bonjour, je confirme, c’est un animal à protéger d’urgence. Je suis passé près d’une fin de battue
… plusieurs renards abattus alignés à coté des sangliers.
Belles images en passant !!
Bonjour, je découvre avec plaisir votre site, de bien belles photos.
J’affectionne également maitre goupil, le croiser est toujours un plaisir.
Il faut sensibiliser notre jeunesse à la nature, à la fragilité des éco-systèmes. Vos photos y
participent.
Merci beaucoup !