par Laurence Picot | Mai 2, 2017 | Récits |
Le Festival de l’Oiseau, c’est l’occasion de se retrouver entre amis photographes.
En 2016 Regis Moscardini du blog Auxois Nature , nous avait organisé une semaine « rencontre photographique » pour différents membres des « ateliers du photographe animalier ».
Cette année Régis n’est pas disponibles mais deux photographes du groupe, Grégory POL et Philippe Bolle exposent pendant Le Festival de l’Oiseau sur la saison 2017.
Logement
Nous sommes 4 à avoir besoin d’un hébergement. Karin et Benoît sont autonomes avec leur camping car.
Nous avons loué un gîte sur la commune de Mons Boubert. C’est la Ferme d’antan chez M Eddy Ternois. Le gîte est bien situé, à la fois proche du Crotoy pour les expositions et des différents sites de sortie photo. L’endroit est calme, l’accueil est parfait. Nous avons eu droit à un cadeau de bienvenue, un gâteau battu, une spécialité locale délicieuse !
Retrouvailles
Tous les participants de l’an dernier ont répondu présents !
Eh oui même Bob qui est toujours overbooké ! Cette année il est venu 2 jours au festival et nous nous sommes retrouvés pour un bon repas au resto.
Les sorties photos
Les sorties programmées
Le Festival de l’Oiseau propose divers stages ou sorties photos.
Dans le cadre du festival j’ai réservé deux activités photos. Une pour observer les phoques et l’autre pour le hibou des marais. Ces deux sorties sont animées par Jean Michel Leucat qui est guide nature.
Faire ces activités est intéressant surtout quand vous ne connaissez pas la région. Le guide vous emmène sur des sites qui sont les plus favorables aux observations. Ensuite, il est possible d’y retourner et y passer plus de temps.
Les phoques
L’an dernier nous avons observé les phoques à Berck. Nous espérons que le guide va nous faire découvrir un autre site.
Nous avons rendez-vous à 6h du matin. Là, le guide nous dis qu’ en ce moment le site le plus propice pour approcher les phoques c’est …. à Berck ! Donc en route pour Berck et sa jetée. Nous arrivons près 1/2h de route, le soleil se lève et les phoques sont bien là. Comme le mer descend, ils se regroupent sur un banc de sable qui reste entourée d’eau. Là les phoques passent leur temps à se chauffer au soleil. Mais certains s’amusent dans l’eau et s’approchent même de nous. Parfois on se demande qui observe qui ! La colonie est composée d’environ une cinquantaine d’individus avec une majorité de veau marin et quelques phoques gris.
Nous restons 2h30 à les observer. Puis la lumière devient assez dure et les phoques sont de plus en plus placides. Il est temps de rentrer.
Le hibou des marais
Après les phoques de ce matin, nous avons rendez-vous à 15h30 pour aller voir le hibou des marais. C’est notre 2ème sortie programmée via Le Festival de l’Oiseau.
Notre guide nous conduit dans le marais de Hâble d’Ault. C’est un lieu que nous connaissons bien. En effet, l’an dernier nous y avons passé presque toute la semaine à observer le hibou des marais. Dommage, nous n’allons découvrir de nouveau site. Mais à la fois c’est une bonne nouvelle car cela veut dire que le hibou est toujours présent.
Par contre l’organisation de la sortie ne m’emballe guère. Nous devons nous répartir à deux par voiture (1 à l’avant qui conduit et un à l’arrière en passager). Donc, comme nous sommes 12, nous allons former un cortège de 6 voitures qui vont se suivre lentement à la recherche du hibou.
Mes craintes sont justes, les premiers repèrent le hibou, s’arrêtent et prennent les photos. Mais derrière les autres sont loin. Certains s’impatientent et descendent de voitures pour s’approcher. Le guide s’énerve. Personne ne doit descendre de voiture pour ne pas effrayer le hibou. Mais, je ne suis pas sûre qu’un cortège de 6 voitures soit bien mieux !
Nous tournons dans le marais de 17h à 20h30. Nous avons tout de même observé 3 hiboux.
A la fin nous débriefons, le guide n’est pas très satisfait, nous non plus. Pour ce genre d’observation l’affût voiture c’est bien. Mais, pas 6 voitures en même temps. Une voire deux tout au plus serait le maximum acceptable. D’ailleurs c’est ce que nous avons fait les jours suivants. Nous nous sommes postés à deux endroits différents. Nous avons attendu et à chaque fois ou presque nous avons observé le hibou en toute quiétude.
Les sorties Libres
Grand Laviers
Grand Laviers, c’est une réserve ornithologique. Elle a été construite sur d’anciens bassins de décantation de la sucrerie d’Abbeville.
Le site est agréable et de nombreux affûts permettent d’observer les oiseaux. Cependant, si vous êtes équipés de d’objectif photo de gros diamètre vous allez être déçus. En effet, les ouvertures sont trop étroites et ne permettent pas les prises de vue avec un 300 ou un 400 – f 2.8.
Personnellement j’ai un 200-500 f 5.6 (Nikon). j’ai réussi à photographier via les ouvertures mais à condition d’enlever le pare-soleil.
Le Hâble d’Ault
C’est notre spot favoris ! C’est donc là que nous avons passé le plus de temps. Pour profiter du site il faut se promener à pied ou en voiture sur tous les petits chemins. Mais le mieux c’est de se poser dès que vous avez trouvé le lieu idéal et d’observer.
Il faut toujours attendre le coucher de soleil avant de ranger son boîtier !
Le Festival de l’Oiseau
Les expositions
Le Festival de l’Oiseau c’est bien sûr aussi des expositions photos.
Les expos sont réparties sur les villes d’Abbeville (plus centrée sur les vidéos), Saint Valery sur Somme et Le Crotoy
La principale se trouve sous chapiteau au Crotoy. C’est là qu’exposent Philippe Bolle et Grégory Pol avec de nombreux autres photographes.
Parmi les exposants il y a aussi des fournisseurs en matériel photo. Il est aussi possible de tester boîtiers et objectifs sur une petite mare toute proche.
Rendez-vous en 2018 pour le prochain festival de l’oiseau.
par Laurence Picot | Avr 24, 2017 | Récits |
L’écureuil roux est un petit animal très rapide et pas toujours facile à photographier. Mais, avec beaucoup de patience et d’observation le photographe fini souvent par être récompensé.
Pour augmenter ses chances, il faut tout d’abord se documenter sur le mode de vie de l’écureuil roux.
Habitat
L’écureuil roux vit principalement en sous-bois. Il affectionne les forêts de conifères et les forêts mixtes. Mais vous pourrez aussi l’apercevoir dans le bocage, surtout si les haies sont plantées de noisetiers. Les parcs et les jardins peuvent également être un environnement favorable. Il habite parfois dans les cavités des arbres mais bien souvent il construit un nid avec des branchages. Celui-ci est de situé à une fourche entre les branches. Il mesure environ 30 cm et possède un toit. L’intérieur est tapissé de mousse, d’herbes sèches et de feuilles.
En forêt, la densité de population est d’environ 1 à 2 individus par ha.
Nutrition
L’écureuil roux est un rongeur opportuniste. Il se nourrit de graines, de baies, de champignons, de noisettes, de glands. Mais il peut aussi manger des bourgeons, des petits œufs voire même de petits oisillons.
Il passe 70 à 80% de son temps à la recherche de sa nourriture. A la belle saison il cache une partie de ses récoltes soit dans les trous des arbres soit enterrées à leurs pieds. Mais l’écureuil est étourdi et bien souvent il ne retrouve pas ses cachettes.
Statut et prédation
L’écureuil roux est une espèce protégée en France depuis 1981. Mais la population a tendance à reculer au profit des écureuils gris et des Tamias (écureuils de Corée)
Les principaux prédateurs de l’écureuil sont la martre, l’autour des palombe et aussi la buse. Mais il ne faut oublier le chat qui sévi dans les parcs en milieu urbain.
L’espérance de vie d’un écureuil roux est de 3 à 7 ans (10 ans en captivité)
Repérer et photographier l’écureuil roux
Pour photographier il faut avant tout repérer. Pour cela il faut arpenter les lieux à la recherche d’indices comme la présence de pommes de pins grignotées ou de noisettes ouvertes en deux.
Une fois ces indices trouvés, il faut se poser et observer. Bien regarder la cime des arbres, les troncs mais aussi au sol pour voir se déplacer l’écureuil. Il faut aller sur site à différentes heures de la journée pour augmenter vos chances de trouver l’écureuil roux.
Une fois que vous l’avez trouvé, le mieux est de construire un affût. Je vous ai écrit un article à ce sujet il y a quelques semaines : » Comment construire un affût à écureuil. »
Il ne reste plus qu’à attendre et profiter des visites que l’écureuil roux voudra bien vous accorder……
par Laurence Picot | Avr 4, 2017 | Récits |
Tatihou, une île en Normandie
Tatihou est une toute petite île située au Nord est du Cotentin, au large de Saint Vaast (prononcer saint va) la Hougue.
Si le coefficient de marée est assez fort, on peut y aller à pied à marée basse, sinon il faut prendre le bateau. Autrefois, Tatihou était un lieu de quarantaine. Elle a aussi servi de camp de redressement. Mais aujourd’hui, ce lieu est surtout une réserve pour les oiseaux, gérée par Le Conservatoire du Littoral.
Sur l’île il y a un lazaret dans lequel sont regroupés des chambres, un restaurant, un musée maritime, un laboratoire de biologie marine. Le tout est entouré de magnifiques jardins. Les fortifications et la tour Vauban sont classées au patrimoine mondial de l’UNESCO. A Tatihou, comme souvent en Normandie, les lumières sont très belles. C’est donc l’occasion pour profiter à la fois des ambiances du coucher et du lever de soleil avec des effets de pose longue.
Tatihou – La tour Vauban au lever du jour
Parc à huîtres entre Tatihou et Saint Vaast la Hougue
A la rencontre des oiseaux
On trouve toutes sortes d’oiseaux sur l’île de Tatihou. Il y a bien sûr les oiseaux marins mais aussi bon nombre de passereaux. La population varie énormément en fonction des saisons. Certains migrateurs ne sont présents qu’en hivers. Mais, des espèces comme les goélands, sont bien là toute l’année. Pas besoin d’aller bien loin pour les observer. A peine débarqué, il n’y a que quelques mètres à faire pour entendre le chant des grives. Elles s’affèrent à déterrer les vers dans le sol. Dans les arbres autours il y a aussi des mésanges, des troglodytes ou encore des chardonnerets élégants.
Grive musicienne
Pour voir les oiseaux marins, mieux vaut longer la côte à marée haute. En effet, comme il n’y a plus de sable, les oiseaux viennent se poser sur les rochers tout proches. En avril il reste encore des oies Bernaches Cravant et des canards Tadorne de belon.
Oie Bernache cravant
Tadorne de belon
Nous avons également eu la chance d’observer un couple de canard Eider à duvet, ainsi qu’une femelle Harle huppé.
Eider à duvet mâle
Eider à duvet femelle
Harle huppé femelle
Les plus petits individus ne sont pas en reste même si à la saison (début avril) les limicoles sont moins nombreux. Tournepierres, Huîtrier pie et Bécasseaux se partagent les reposoirs.
Huîtriers pie
Bécasseau
Au bord de la gravière, ce sont les petits gravelots et gravelots à collier interrompu qui paradent en cette période de reproduction.
Petit gravelot
Deux jours passés sur l’île de Tatihou, c’est comme partir une semaine en vacances. Alors j’espère que cet article vous donnera envie d’y aller vous aussi…
par Laurence Picot | Mar 19, 2017 | Récits |
Construire un affût à écureuil n’est pas très difficile. Cependant, il y a quelques règles à respecter.
Bien choisir son emplacement
C’est valable pour tout type d’affût, qu’il soit fixe ou mobile. Il faut tout d’abord repérer les lieux. S’assurer que l’animal est bien présent sur le site. En effet faire à affût à écureuil n’a d’intérêt que si l’écureuil vient bien sur la zone. Pour cela on repère les indices de présence. Ici j’avais vu de nombreuses pommes de pin grignotées. Mais surtout j’ai déjà observé 1 ou 2 écureuils dans les arbres. J’ai trouvé un endroit avec un pieu en bois près d’un arbre. Au sol j’ai ajouté une grosse branche. L’arrière plan est suffisamment dégagé, au pire j’aurai encore quelques brindilles à couper.
Sur le sommet du pieu j’ai disposé des noisettes et des châtaignes pendant plusieurs jours. Les noisettes sont mangées. La coquille est ouverte en deux partie, c’est donc bien l’écureuil qui est venu !
Je peux donc entreprendre la construction de mon affût.
La construction de l’affût à écureuil
Je ne suis pas chez moi dans ce bois. Mais, j’ai l’autorisation du propriétaire pour aller y faire de la photo. Je l’ai également prévenu que j’allais y construire un affût.
J’ai récupéré des branches que j’ai assemblées avec des ficelles. L’affût est en forme de tente « canadienne » pour avoir moins de prise au vent et laisser glisser la pluie. Afin d’être bien caché il est très important de créer une avancée pour que l’objectif ne soit pas visible depuis le haut d’un arbre. C’est pourquoi j’ai laissé les branches dépasser sur l’avant de l’affût.
Il ne reste plus qu’a poser les bâches et à recouvrir avec des branches de sapin pour masquer la forme de l’affût.
Encore un point sur lequel il faut être très vigilant. Il faut s’assurer que la lumière ne va pas traverser l’affût par derrière. Sinon le photographe sera visible en ombre chinoise. N’oubliez pas que l’écureuil a une excellente vue et qu’il domine l’espace du haut de son arbre . Pour fermer l’avant, j’ai disposé des filets de camouflage de couleur sombre.
Voilà, mon affût à écureuil est prêt. j’ai créé pas mal d’agitation lors de la construction, je vais donc attendre un peu pour que les animaux s’habituent au décors . Dans quelques jours, je reviendrai faire une séance photo.
par Laurence Picot | Fév 17, 2017 | Récits |
17h30 vendredi soir, la semaine de boulot est finie. Les jours commencent à rallonger, j’ai une petite heure devant moi avant le coucher du soleil. Je décide de partir en billebaude en bord de mer.
La plage la plus proche est à 10 minutes de voiture. Je me gare à l’extrémité la moins fréquentée.
De la billebaude à l’affût
La billebaude est une technique photographique qui consiste à réaliser des photos tout en se promenant en milieu naturel.
La mer à commencé à descendre, il y a une bande de sable d’une quinzaine de mètre. Depuis l’enrochement, je surplombe la plage. J’aperçois au centre de la plage quelques mouettes et des bécasseaux au bord de l’eau.
Tout au bout de la plage, il y a des gens qui promènent leurs chiens. Voilà plutôt une bonne nouvelle car les oiseaux vont plutôt chercher à rester dans ma zone pour éviter les chiens.
J’approche lentement, les mouettes partent mais les bécasseaux restent.
Si je continue l’approche j’ai bien peur que les bécasseaux s’envolent. Donc, pour augmenter mes chances je décide d’abandonner la billebaude et de me mettre à l’affût.
Mais sur la plage pas de cachette. Alors, pour me faire le plus discrète possible je m’allonge sur le sable, je pose mon boitier devant moi sur mon sac à dos.
J’observe……les bécasseaux ne sont pas inquiets. ils vont et viennent, l’un deux commence à prendre son bain dans quelques centimètres d’eau, je prends quelques photos, l’oiseau commence à se secouer. Puis soudain, il déploie ses ailes et s’élance vers le haut telle une danseuse étoile ! Cela n’a duré qu’une fraction de seconde mais j’ai réussi à capturer cet instant magique !
Le temps s’écoule rapidement et déjà le soleil couchant embrase le ciel, une aigrette passe..
5 minutes plus tard un épais banc de brouillard arrive par la mer, on ne voit plus rien à 10m ! La séance photo est terminée, elle fut courte mais ça valait la peine de sortir !
par Laurence Picot | Jan 21, 2017 | Récits |
Affût – Janvier 2017.
J’ai décidé de me construire un affût dans un champ car c’est la saison de la chasse et il n’est pas très prudent de sortir en forêt.
Avant tout j’ai repéré la lumière, pour positionner l’ouverture. Comme je veux utiliser cet affût le matin , il faudra que la belle lumière de l’heure dorée vienne éclairer mon sujet .
La construction
Rien de bien compliqué, juste quelques piquets, une bâche, des cordes et hop voilà mon affût !
Il faut faire attention à prendre une bâche suffisamment opaque.
Là j’ai dû rajouter une bâche car on voyait mon ombre à l’intérieur.
Attirer les oiseaux
Le but de cet affût c’est de pouvoir photographier les oiseaux.
Il faut donc les attirer ! Pour cela j’ai disposé des branches et planté un pieu devant l’affût.
J’ai pris soin aussi de soigner mon arrière plan, afin qu’il ne vienne pas parasiter mes photos.
Il ne reste plus qu’à disposer quelques graines, en faisant attention à ce qu’elles ne soient pas visibles sur les photos !
Les oiseaux ont mis 2 à 3 semaines avant de s’approprier les lieux. Mais voilà plusieurs jours que le froid est arrivé en Normandie, -5, -7°C, ce n’est si courant pour le bord de mer.
Alors avec le froid quelques petites graines sont les bienvenues et les passereaux arrivent.
Séance photo
Je vais donc pour la première fois ce samedi matin utiliser mon affût.
8h30 je suis en place, dehors tout est gelé, le soleil n’est pas encore levé.
Au bout de 30 minutes, les passereaux commencent à arriver.
Ils sont de plus en plus nombreux, rouge gorge, mésanges, pinsons se succèdent, un merle vient même près de la mangeoire au sol retourner les feuilles mortes.
10h05, je n’en crois pas mes yeux, un pic épeiche vient de se poser sur le piquet!
Voilà ce que j’appelle un affût de rêve ! !
Il commence à attaquer l’écorce .
et éjecte les petits copeaux de bois
Il ne reste que quelques secondes, mais ces instants sont tellement magiques qu’ils valent bien de se lever tôt et de braver le froid !