Le camouflage est un élément essentiel dans la photo animalière. Et ce, quel que soit le mode d’approche que vous choisissez. Une billebaude ou un affût sans camouflage c’est presque à coup sûr aller sur un échec. Car, notre silhouette de bipède est bien trop identifiable pour la faune !
Les généralités
Le principe de base du camouflage c’est de pouvoir se rendre invisible ou tout du moins de se faire le plus discret possible.
Pour cela il existe divers artifices et matériels. Mais avant tout, il faut déterminer ce qui va trahir notre présence, car il n’y a pas qu’un seul facteur à prendre en compte. Et, en fonction des animaux que nous allons rencontrer certains critères vont avoir plus d’importance que d’autres.
Parmi les 5 sens, il y en a trois qui permettent aux animaux de repérer un danger :
- l’odorat
- l’ouïe
- la vue
Bien sûr, chacun de ces sens n’a pas la même acuité en fonction des animaux. Aussi, pour les oiseaux,l’odorat aura moins d’importance que la vue pour repérer un danger. Mais pour le renard son flair est infaillible ! Le chevreuil lui est aux aguets au moindre bruit. On constate donc que le camouflage ne consiste pas uniquement à porter des vêtements camo. Il faut aussi limiter son impact olfactif et bannir les parfums mais aussi les gels douche et les lotions après rasages trop parfumées ! Et tout cela en faisant le moins de bruit possible. Voilà un sacré défit à relever.
Quel camouflage choisir?
Là encore pas de réponse unique, le camouflage peut être light ou très sophistiqué. Mais avant tout il doit être adapté à l’affût que souhaitez réaliser.
Version light
J’utilise ce type de camouflage régulièrement. En réalité, je déteste m’encombrer. Alors bien souvent je me contente de vêtements camo, d’un trépied, un filet de camouflage et un simple morceau de tapis en mousse (tapis fitness 1er prix) pour s’assoir au sec. Il ne faut surtout pas négliger le confort en affût. Pensez que l’attente va durer plusieurs heures. Alors si pour vous le siège est indispensable et bien prenez-le !
Rien de plus simple qu’un affût derrière son filet de camouflage :
Il existe toutes sortes de vêtements pour se camoufler. Ce qui importe c’est de masquer chaque cm de peau. Le visage, les mains, les cheveux (surtout s’ils sont gris) sont extrêmement visibles. Donc les gants, une cagoule et une casquette sont des ustensiles indispensables! Pour les régions avec de la neige il faut prévoir une tenue pour l’hiver dans les tons blancs.
La Ghillie suit est un équipement d’une redoutable efficacité. Il y en a de différentes sortes. Mais il y en a une que j’aime bien car elle combine plusieurs avantages. C’est la ghillie 3D
Elle ne coûta par cher, on peut en trouver à partir de 30€. On peut la porter par dessus des vêtements standard et elle est très légère ce qui est un atout quand il fait très chaud ! Le seul inconvénient c’est que c’est fragile et qu’il vaut mieux éviter de passer un roncier avec…. Avec cet équipement, pas besoin de s’encombrer de filet de camouflage, ou bien juste un petit morceau si vous avez un trépied à masquer.
Dans le même esprit, vous pouvez opter pour la tenue fantôme des bois de chez JAMA . C’est une sorte de grand pancho qui camoufle à la fois le photographe et le matériel.
Improviser
Il y a des billebaudes qui se terminent parfois en affût. Et dans ce cas, il n’est pas toujours possible de positionner un filet. Alors il faut improviser. Sur la photo suivante, j’ai utilisé le trépied avec un petit filet écharpe et du foin. Cette technique m’a permis de rester un bon moment avec un renard en mulotage.
Version sophistiquée
Sophistiquée est un bien grand mot !
Disons plutôt que cela concerne les affûts fixes et les tentes affût.
Pour les affûts fixes, cela va du simple filet qui restera en place plusieurs semaines voire plusieurs mois à des affûts construits en ‘dur’ type cabane. L’avantage de ces affûts c’est que la faune va s’habituer à leur présence. Mais cela nécessite d’avoir en amont, fait du repérage, pour le positionner au bon endroit !
Les tentes affûts sont quand à elles un bon compromis. Elles sont plutôt légères et permettent de se protéger quand les conditions météo sont défavorables. Dans une tente affût on dispose aussi de plus de latitude pour bouger, déplier les jambes. Ce qui est très appréciable pour les longues cessions. Et pour photographier les oiseaux farouches comme les pics ou le martin pêcheur c’est un véritable atout !
Maquiller son affût
Pensez tout de même que ce camouflage est relativement imposant. Donc pour éviter de se faire repérer, je vous conseille d’y ajouter quelques artifices de décoration. Bien sûr il n’est pas nécessaire d’arracher toute la végétation autour pour cela. Voici deux exemples de maquillage de ma tente affût. C’était à l’occasion de séances photos à proximité d’un terrier de renard.
Dans le champ, les céréales ont été moissonnées et il reste les rouleaux de paille. J’ai adossé ma tente à un rouleau. Je l’avais recouverte avec un filet en mailles de couleur sable.( il n’apparait sur la photo car je l’ai prise alors que j’avais commencé à démonter l’affût). Ensuite, j’ai récolté quelques tiges de paille qui restent toujours au sol pour casser la forme de la tente.( là encore il y avait plus de tiges avant le démontage). L’idée c’était que ma tente soit perçue comme un rouleau de paille et se fonde dans le décor.
Ce maquillage a très bien fonctionné, les renards sont venus très près et sans les déranger.
Quelques jours plus tard, les rouleaux n’étaient plus là. Alors, pas question de planter l’affût tout seul au beau milieu du champ. Donc, je l’ai repositionné le long de la haie. Avec, cette fois, un maquillage qui correspond à la végétation environnante. Je coupe les fougères (il ne faut pas arracher) et en fin de cession je les mets de côté pour les réutiliser la fois suivante.
Adapter le camouflage et l’affût à son sujet
Comme nous l’avons vu précédemment, le camouflage est primordial en photo animalière. Mais ça ne suffit pas. Il faudra aussi adapter l’affût à l’animal que l’on souhaite photographier.
De préférence il faut se positionner au niveau de son sujet. Alors, n’imaginez même pas essayer de photographier une hermine dans la neige, confortablement installé dans une tente affût !
Non non, là il faudra passer par un affût couché. Cette position allongé sur le ventre est particulièrement inconfortable pour le dos et les cervicales. Alors mieux vaut prévoir un bon tapis et aussi un petit coussin à positionner au niveau de la poitrine pour se caler au mieux. Et, si cela ne suffit pas on peut s’accorder de rouler doucement sur le côté pour faire une pause avant de se remettre en position.
En conclusion
Vous l’avez compris, il n’y a pas qu’un seul type de camouflage ni un seul type d’affût.
Il faudra vous adapter à la saison, à l’environnement et aussi à l’espèce choisie. Mais, une fois toutes ces conditions réunies, vous aurez peut-être la chance d’assister à de belles scènes de vie que nous offre la faune sauvage.
.
Bon article, avec une approche différente de ceux que l’on lit habituellement.
merci Karin
Parfait pour débutant et confirmé. Il manque peut être quelques références pour les trouver. Exemple : rayon chasse de décathlon.
Merci pour ces infos très utiles
Bonjour Laurence. Superbe article une belle présentation de plusieurs types d’affûts, le tout bien détaillé de manières simples et précises. Bravo et merci pour cet article et au plaisir de lire tes prochains articles.
merci jean Paul
Super article, une méthode que je pratique souvent.
Merci du plus avec ces deux renards…
Lionel
merci beaucoup
très bel article, merci et photo des 2 renards magnifiques
Merci Jean, les deux renards sont juste devant l’affût quand il était en camouflage en mode botte de paille. Le jeune voulait suivre l’adulte à la chasse mais le père n’était pas du même avis et il a vite renvoyé le petit vers le terrier !
Article succinct où l’essentiel est dit, rehaussé d’une très belle photo. Merci Laurence !
Merci. Oui, pas facile de tout évoquer dans un seul article sans ennuyer le lecteur. Il y a tellement de mode de camouflage et d’affût! L’affût flottant par exemple m’est totalement inconnu dans la pratique. Mais peut-être qu’un jour j’aurai l’occasion de tester….
Article intéressant agrémenté d’une jolie photo Bravo
Pour ma part je privilégie beaucoup les haies
merci, oui les haies c’est l’endroit idéal pour installer un affût
Bonjour Laurence,
Merci beaucoup pour cet article très intéressant!
Merci Laurent
Merci Laurence pour cet instructif article. Tes affûts sont très bien intégrés à leur environnement bravo, et en plus tu expliques comment ajouter du décor sans préjudice pour la nature (coupe, stockage)… J’aurais bien voulu voir ton « affût foin » !
Ce qui est sûr c’est que ces efforts sont fructueux !
Merci Larchi, l’affût foin c’est la photo avec le trépied, j’ai posé le petit filet écharpe sur le boitier et ensuite j’ai entassé les herbes coupées (pour le foin) autour du trépied pour faire comme un brise vue et me camoufler à genou derrière.
Attention au démontage à bien étaler le foin pour qu’il sèche correctement
Je voulais parler de l’affût botte de paille, avec le camo sable et les petites pailles qui a été partiellement démonté avant que tu puisses le photographier. J’aurais bien voulu voir car c’est assez rare un affût de ce type, la plupart sont camo / végétation.
La prochaine fois ?
j’y penserai si je le refais cette année….
Merci Laurence pour ton article super les photos de renard , avec un peu de retard je te présent meilleures voeux
Merci Alain
Bon, si jamais quelqu’un ne croit pas Laurence, il va directement voir son portfolio! Désolé pour les complotistes : les animaux sur les images ne sont pas empaillés 😉
Excellent article, comme d’hab! Tout est dit! En particulier, le problème des mouvements indispensables pour se « dérouiller » et ne pas s’ankyloser. Merci l’affût! Et rien de pire qu’un mouvement pour se faire détecter..
Magnifique car pleine de vie, la photo des deux renards 🙂 On en redemande!
Conclusion : merci, une fois de plus!
coucou Bob, merci de ton passage.
Super cet article j’aimerais bien te voir en tenue Ghillie 3D et Jama. A voir si un pyjama couleur jaune paille avec un chapeau de paille pourrait servir….je plaisante. C’est toujours un plaisir de lire tes articles. Bravo Cathy
coucou Cathy, il me semble que je dois avoir une photo de toi sur un tracteur avec un parasol, pas mal non plus comme camouflage…..
très bel article .j’ai essayé l’affut pour les guèpiers ;les oiseaux alerte et reviennent en toute confiance au bout de 30mn et la c’est un régal
pour le renard je me suis camouflé derrière un filet ; inconvénient :on ne peut pas trop bouger
Merci
oui, l’affût pour les oiseaux c’est top !
Très beau site et blog que vous avez là.
De magnifique photos, des textes très intéressant, je repasserais me balader dans votre univers avec grand plaisir…
merci beaucoup, je vous souhaite de belles balades au fil des articles !
Merci pour tous ces conseils, même si je ne me suis pas encore décidé pour savoir ce que je prends comme type de camouflage 😀
Je prends plutôt des oiseaux même si pour la première fois, j’ai vu un chevreuil ce matin par hasard près de chez moi ! (vu à travers mon objectif mais pas le temps de cliquer 😀 )
Faudra que je me décide une fois pour toutes 😀
Bonjour, pour démarrer un bon filet de camouflage c’est très bien et ça sert aussi bien pour les oiseaux que pour les mammifères.
Bonjour , je démarre dans la photo animalière. Très bon conseils. Merci beaucoup
Bonjour Yves, ravie que cet article vous soit utile.
Vous pouvez lire également celui sur les « traces, indices et repérages » qui pourra vous aider pour la photo animalière.