Les oiseaux du marais d’Ault sont assez nombreux.
Dans le marais, il y a différents biotopes. On y trouve des mares, des zones dunaires et praires, des roselières ou encore des landes avec ajoncs.
Et, chacun de ces espaces est un lieu privilégié pour différentes espèces d’oiseaux.
Les oiseaux des roselières
Les roseaux, c’est l’endroit rêvé pour se cacher. Les oiseaux l’ont bien compris ! Il n’est donc pas nécessaire de faire beaucoup de chemin pour en observer.
Dans les roseaux, l’Homme circule très difficilement. Alors, c’est dans cette zone de quiétude que les oiseaux font leur nid. Là, ils sont aussi plus à l’abri des autres prédateurs et disposent de toute la nourriture nécessaire.
N’allez pas croire que seuls les petits passereaux fréquentent les roselières. Car même si c’est le lieu idéal pour voir le bruant des roseaux ou le phragmite des joncs, c’est aussi là que j’ai vu le butor étoilé ou encore le busard des roseaux.
Le Phragmite monte le long des roseaux dès les premiers rayons du soleil.
En période de reproduction, les parades s’enchaînent et donnent lieu à des envolées au dessus des roseaux.
Le Bruant des roseaux est lui aussi très présent. Il est cependant un peu plus discret que le phragmite.
La Gorge bleue est un passereau qui est plus facile à observer pendant la saison des amours. Car son chant caractéristique facilite grandement son repérage. La Gorge bleue fréquente les roselières mais aime aussi les buissons qui se trouvent en bordure. Il n’est donc pas rare de la voir perchée tout en haut d’un arbuste.
Le Busard des roseaux est le maître des lieux. Il utilise les roseaux pour construire son nid. Mais c’est surtout un des prédateurs pour les autres oiseaux des roselières. Cependant, la grande envergure du busard est un handicap pour se faufiler au cœur des roseaux. Aussi préfère t-il guetter les jeunes imprudents qui s’aventurent dans les zones ouvertes.
L’anecdote du butor étoilé
Le Butor étoilé pour ceux qui s’intéressent aux roselières c’est comme un mythe. On s’en approche on l’entend parfois mais on le voit rarement.
En effet il est tellement mimétique qu’il est difficile à trouver. Mais sur ce site il est présent, je le sais. Car, l’an dernier un Butor est sorti des roseaux à quelques mètres d’un ami photographe. Mais ce dernier surpris, n’a malheureusement pas réussi à le prendre en photo.
Ce jour, nous sommes 3 photographes. Après le repas nous partons chacun de notre côté.
Régis s’installe en bordure de la roselière et moi je vais plus loin sur les mares. Le soleil cogne fort et au bout d’ 1h30 je décide de retourner à la voiture récupérer ma bouteille d’eau. J’arrive non loin de l’endroit où Régis est installé. Pour ne pas le déranger, je vérifie au téléobjectif avant d’avancer s’il est en pleine séance photo. En fait, avec la chaleur et après le repas, Régis est plutôt en train d’émerger d’une bonne petite sieste ! Je vais donc pouvoir aller le rejoindre et le charrier un peu. J’avance et là le Butor décolle sur ma droite, je cris « Oh ! le Butor ! » (Façon De Funès, enfin ça c’est Régis qui le dis !) Régis encore à moitié endormi répond « le Busard? » Moi, « mais non, le Butor!, Régis tu dormais à côté du Butor ! » Bref notre ami le Butor, lui n’a pas attendu, il vole au dessus des roseaux pour aller se poser dans la roselière d’à côté!
Le Butor devait être en bordure des roseaux, je ne l’avais pas repéré mais lui oui. Ce n’est pas encore cette fois que j’aurai une photo, mais je l’ai vu. C’est certain l’an prochain, nous serons plus attentif si nous retournons sur ce secteur !
Les oiseaux sur les mares
C’est sans doute l’endroit où la diversité d’oiseaux est la plus grande.
On y trouve des échassiers comme le Héron cendré, les Aigrettes ou encore l’Echasse blanche.
On y trouve aussi toute sortes de limicoles comme le Chevalier gambette
Le Chevalier guignette
Le Courlis corlieu
Mais d’autres oiseaux occupent aussi l’espace :
La Sarcelle d’été
La Sterne caugek
Le Vanneau huppé reconnaissable à son cri métallique, profite des mares pour prendre son bain.
Les cygnes sont également très présents, les îlots ou les rives des mares sont propices pour y faire les nids.
Parfois un Cygne noir (espèce introduite) est de passage.
Les oiseaux des buissons
Au milieu des ajoncs, des genêts, des épines et des ronces se cache une multitude d’oiseaux.
Au printemps c’est le début de la nidification. Alors, l’activité est intense. C’est un va et vient perpétuel.
L’accenteur donne la voix du haut de son arbuste.
Dame Tarier pâtre sur une ronce guette les insectes.
La fauvette grisette n’est pas en reste.
La linotte mélodieuse passe la majorité de son temps au sol pour se nourrir. De couleur assez terne, c’est un oiseau qu’on ne remarque pas. Mais, en période de reproduction le front et la poitrine du mâle se parent d’un beau rouge vif qui s’intensifie au fil de la saison. Ce qui rend l’oiseau beaucoup plus visible.
Le coucou gris est un parasite. Il profite des nids construits par les autres oiseaux et vient y déposer ses œufs. Il repère un nid avec une ponte récente, retire un des œufs présent et y dépose le sien à la place. Ainsi il laisse aux autres parents le soin d’élever ses petits ! A sa naissance, le jeune coucou éjecte du nid les autres oeufs ou oisillons.
Pour les parents adoptifs, souvent beaucoup plus petits, nourrir un tel jeune demande un travail considérable !
Les Oiseaux des zones sableuses
Ici les oiseaux se partagent le territoire avec les nombreux lapins présents dans le hâble.
Le plus courant c’est le traquet motteux. L’oiseau de prime abord est plutôt farouche. Mais si on s’allonge au sol, sans bouger, c’est lui qui finit par s’approcher.
Le Pipit, ou encore l’Alouette sont aussi présents.
Il serait bien trop long de vous faire un compte rendu exhaustif des espèces rencontrées. Car, j’en ai comptabilisé 63 et je suis loin d’être une spécialiste en la matière.
Le hâble d’Ault, n’est pas une exception. Tous les marais sont des zones d’une grande richesse.Alors si vous avez un marais près de chez-vous, n’hésitez pas à aller y faire un tour. Car vous y ferez de belles rencontres !
Si vous voulez lire les autres articles que j’ai écrits sur la baie de Somme c’est ici ou encore là
Un régal à lire et de superbes images… Ma journée commence bien… Un grand merci du partage.
Excellent, la séquence du butor!!
Bob
Merci Bob, oui on a bien rigolé, mais j’aurai quand même bien aimé faire une photo du Butor, pas le choix il faudra y retourner !
Bonjour Laurence,
Merci pour ce très bon reportage. J’étais en baie d’Ault l’année dernière et ces photos donnent envie d’y retourner. Y-a-t-il une période plus propice qu’une autre ?
Bien amicalement.
Rémy
Merci, en général les périodes de migrations sont les plus intéressantes pour les oiseaux c’est à dire en automne et au printemps.
Le marais est rempli de gabions de chasse donc le mieux c’est aussi d’éviter le saison de chasse.
Personnellement j’y vais en plutôt au moment du festival de l’oiseau.
Bravo Laurence et merci pour ce beau reportage.
Merci Christian
Bonjour Laurence.
Superbe cet article, comme le dit Bob c’est un régal à lire et les photos sont magnifiques.
Dans ma petite jeunesse, mon Père nous emmenait mon frère et moi à la pêche dans les marais dans la Somme vers Corbis, et moi j’écoutais ou me promenais plus dans le marais que de pêcher, et j’y ai vu des choses que j’aimerai revoir aujourd’hui, c’est une belle région.
Aujourd’hui j’aime encore « faire les marais » c’est vrai que la faune y est très riche’ oiseaux, mammifères. reptiles,…. Parfois on est surpris de voir sortir des roseaux une Blongios nain, un Bihoreau gris, et bien d’autres passereaux, rapaces, limicoles, ….
Superbe l’anecdote du butor étoilé !!!
Merci pour cet article, ces belles photos, pour le partage, je vais aller regarder et lire tes autres écrit sur la baie de Somme, j’espère pouvoir y aller un jour.
Bonne journée, belles photos
Jean Paul
Merci Jean Paul
Bonjour Laurence,
encore une fois c’est un régal pour les yeux et un réel plaisir à lire. Je n’ai pu me rendre au festival cette année mais cette lecture me fait pratiquement y être… Cette baie de Somme est un vrai régal, de Grand Laviers au Marquenterre en passant par ce hâble d’Ault il y a des heures et des jours à y passer et renouvelable à chaque saison. Heureusement ça n’est pas très loin de chez moi…
A titre comparatif (et comme je dois y aller prochainement) , vis à vis de la maison du parc des marais de St Côme du Mont, un avis?
Merci
Merci
la maison du parc des marais c’est sympa. Il y a de nombreuse balades à faire dans les marais de Carentan.
Si tu as le temps tu peux aussi aller un peu plus vers saint Lô voir les cigognes sur les ruines du Château de saint Fromond.
Regarde sur le blog j’avais fait in article à ce sujet.
Bonjour Laurence, merci pour ce retour d’info, je connais déjà St Fromond et la baie des Veys (Gefosse) mais je n’avais pas encore ‘poussé’ jusque la maison des marais…
Au plaisir de te relire bientôt
Thierry
Gefosse et la baie des Veys sont deux endroits différents.
Il y a aussi des balades sympa à faire en bateau sur les rivières comme la Taute, on découvre de beaux paysages et aussi des animaux des marais.
Super cet article Laurence, comme d’hab. on y’a aussi vu beaucoup de choses, mais pas le gorge bleu. Et c’est pas faute de l’avoir attendu, parfois même plusieurs heures.
Merci Jacques
Beau reportage de ce séjour super productif
Bravo à vous
Merci beaucoup
Bonjour,
superbe séance photo et l’on c’est sans doute croisé dans le hâble.
Merci, c’est possible il y a parfois du monde dans le hâble, mais c’est aussi très étendu….
Merveilleux ! Merci pour le partage.
merci beaucoup.
Bonjour Laurence ,
merci beaucoup pour ce sympathique reportage avec des informations très enrichissantes accompagnées de très belles photos.
Je ne connaissais pas cet endroit et après avoir vu ton documentaire le marais d’Ault demande a être connu , bravo Laurence.
Olivier.
merci Olivier.
Le marais d’Ault n’est pas une exception, de manière générale tous les marais méritent qu’on s’y intéresse ….
Que de bons souvenirs !!!
merci Laurence pour ce super article 🙂
Merci Régis au plaisir de refaire une sortie photo !